le 20 juin 2024 - 19h11

Didier Bourdon et Christian Clavier, la comédie bleu blanc rouge

Didier Bourdon et Christian Clavier sont enfin réunis à l’écran dans Cocorico, le premier film de Julien Hervé où leur personnage respectif (un châtelain et un vendeur de voiture) va, via un test ADN, découvrir ses véritables origines. Nous avons discuté avec les deux rois de la comédie hexagonale qui, contrairement à ce qui se passe dans le film, n’ont pas encore osé regarder leur test ADN offert par la production de Cocorico

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Didier Bourdon et Christian clavier sur l'émission Dimanche à Paris (2009) © Max Colin / Abacapress

Votre duo comique fonctionne à merveille, au point que l’on se demande pourquoi personne ne vous avait réuni auparavant, sur grand écran…

 

D. Bourdon : et nous, on se demande pourquoi on ne nous a pas posé cette question avant (rires).

 

C. Clavier : on nous l’avait proposé en 52… Non, en 62 ! Nous étions très très très jeunes, c’était pour jouer les enfants des Pieds Nickelés. Et puis ça ne s'est pas fait (rires). Non, pour être plus sérieux, nous avons joué ensemble plus de 300 fois La cage aux folles, au théâtre, et nous nous étions très bien entendus. Pour le cinéma, c'était juste une question de scénario. Là, le scénario est bon. On se marre. C’est ce qu’il s'est passé pour moi en tout cas, quand j'ai vu le film en projection. Et Dieu sait que je n'aime pas me voir. Vraiment, là, j'ai ri de bon cœur. C'est parce que le scénario était bien que nous avons décidé de faire un film ensemble. Ce qui était évidemment le cas de La cage aux folles. Mais s’il n'y a pas de scénario, on fait quoi ? On rejoue La cage aux folles au cinéma ? Cela m’aurait plu.

 

D. Bourdon : moi, j'y avais pensé à un moment, parce qu'il y aurait eu un regard sur l'homophobie d'aujourd'hui qui aurait été intéressant. Politiquement incorrect d'ailleurs !

 

C. Clavier : totalement politiquement incorrect !

 

D’ailleurs, il y a un petit côté théâtre dans le film, une mécanique…


C. Clavier : oui, il y a un côté Vaudeville. Mais ce n'est pas du théâtre. Il y a effectivement une performance demandée aux acteurs et aux actrices : nous deux, Sylvie Testud et Marianne Denicourt, Chloé Coulloud et Julien Pestel. Car nous sommes dans une espèce en huis clos et ça doit se jouer sur un tempo particulier qui est totalement celui comédie de Vaudeville. Il y a un également un jeu sur le rapport social entre nos deux personnages qui tient de cela. Mon personnage est vraiment sans filtre et parfaitement odieux. Il se pense tout à fait supérieur aux autres.

 

D. Bourdon : ce que vous disiez, c'est qu'en vrai, cela va très, très vite. Mais toujours dans une sincérité absolue. Nos personnages sont blessés intérieurement, ça se bagarre de partout. Et les femmes autant que les hommes ! Donc, oui, ça fait vraiment un feu d'artifice incroyable.

 

C’est un premier film. Avez‑vous hésité à faire confiance à un jeune réalisateur ?

 

C. Clavier : c’est vrai que si vous voyez un metteur en scène débutant, vous allez avoir toutes les peurs du monde. Donc vous n'allez pas forcément accepter de faire le film. Mais il faut faire confiance au script. Et après, essayer de l'aider au maximum. En lui apporter tout ce qu'on peut lui apporter. Cela dit, Julien Hervé a tout de même écrit beaucoup de films avant celui‑là. Mais le pilier, c'est vraiment l'histoire. J'ai un très grand respect pour les auteurs. J'en ai beaucoup joué au théâtre. Tsilla Chelton, ma prof de théâtre, nous invitait toujours à être respectueux : nous sommes interprètes des auteurs !

 

Ce qui a laisse donc peu de place à l'improvisation ?

 

D. Bourdon : pas vraiment non, le scénario était super bien écrit. Mais il y a toujours des petites improvisations. Je sais qu'il y a eu un délire quand j'ai dit « schnell !! ». C’est venu parce que mon père le disait, on ne va pas dire pourquoi dans le film… Et Christian a rebondi dessus et nous étions pliés de rire. Mais ça, ça ne peut exister que parce que la base est formidable. Vous savez, on dit souvent que les plus grands éclats de rire, c'est ce qu'on trouve un peu en dernier. Pourquoi ? Parce que c’est comme dans un appartement : on rentre, on ne voit que voit le tableau. Mais le tableau, s'il n'y a pas les murs, on ne peut pas l'accrocher.

 

C. Clavier : quand on incarne les personnes, on les laisse vivre. Si le réalisateur dit : « coupez ![s]», on s'arrête. Mais s’il ne le dit pas, on continue. Et donc, il se passe quelque chose. Ça ne s'arrête pas parce qu'il n'y a plus de texte. Ça continue de jouer.

 

D. Bourdon : nos personnages vivent. Mais après, dans les improvisations, plein de choses vont à la poubelle. Et parfois, il y a le petit truc en plus qu'on appelle la petite cerise sur le gâteau.

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