Dans quel état d’esprit est Walter White, votre personnage, au moment de démarrer ces derniers épisodes de la saison 5 ?
Il est le roi, il est parfaitement en phase avec ce qu’il a fait et assume parfaitement ce sentiment de puissance qui l’habite. Il va devoir en subir les conséquences.
Est-ce le pouvoir ou l’argent qui le grise ?
Ça n’a jamais été l’argent. L’argent, c’est un moyen d’avoir du pouvoir. Ce qui le fait vibrer, c’est le pouvoir. Il ressent des choses qu’il n’a jamais ressenties auparavant et qu’il pensait ne jamais ressentir. Il est comme un enfant à qui on aurait confié une arme à feu. Désormais, on est obligé de l’écouter et de faire attention à lui. Il est devenu puissant, incontournable.
Pensez-vous que nous sommes tous capables de basculer comme Walter White ?
Oui. Je le pense sincèrement. Chacun de nous est capable de devenir Heisenberg (c’est sous cette identité que les trafiquants connaissent et redoutent Walter White, NDLR). C’est avant tout une question de circonstances et de personnalité, mais oui, nous sommes tous potentiellement très dangereux.
Avez-vous appréhendé la fin ?
Non, je ne voulais rien savoir avant le dernier moment. Aaron Paul (Jesse Pickman dans la série) a beaucoup spéculé sur la fin, et il s’est planté (rires). Moi, je ne voulais rien imaginer, je ne voulais pas que ça devienne une obsession. Mais ce qui est génial, c’est que depuis le début, tout le monde sait que ça va mal finir, et pourtant, tout le monde continue de regarder. C’est assez unique dans l’univers des séries TV.
Avez-vous particulièrement appréhendé le dernier jour de tournage ?
Non. Je suis acteur depuis longtemps et j’ai déjà vécu ça sur Malcolm. Je savais que ça allait être déchirant et je m’étais préparé à dire au revoir à cette belle famille.
Maintenant que la série est terminée, quel constat personnel faites‑vous sur cette aventure ?
Je sais que de ma vie entière, je ne retrouverai jamais un rôle à la hauteur de celui de Walter White. J’en suis conscient et je dois vivre avec ça. D’un autre côté, la série et toutes ses récompenses m’ont donné à accès à des rôles auxquels je n’aurais jamais pu rêver auparavant. Par exemple, je n’aurais jamais pu faire Drive ou Argo sans Breaking Bad.
Depuis Breaking Bad, votre entourage a‑t‑il changé de comportement avec vous ?
BC : oui, mon agent ! Il sait que désormais je suis à l’abri financièrement. Je n’ai plus besoin de faire quoi que ce soit. Donc, s’il m’apporte un projet, il a intérêt à bien le choisir (rires).