Quand et comment est né Palizzi ?
Lacano. 2002. On écrivait mon spectacle avec Jean Dujardin. Ce jour-là, on séchait. Alors, à la place, on s'est lâché sur un sketch. Comme on était tous les deux fans de De Niro, on a donné vie au personnage de Palizzi.
Quelles étaient vos références ?
On a essayé de rendre un hommage appuyé à Blier, Audiard, Ventura… Mais il y avait un risque que la jeune génération ne fasse pas le rapprochement. Alors on est parti sur une sorte d'homme moitié De Niro moitié Pacino. C'était plus parlant. Ce sont des monstres sacrés impressionnants : des ours à l'extérieur et des cœurs d'artichaut à l'intérieur.
Qu'est-ce que Jean Dujardin a apporté au projet en tant que réalisateur ?
Jean me connaît très bien et je l'écoute... beaucoup ! Je suis parfois un peu cabot et il a compris ma façon d'appréhender la comédie. Que ce soit moi ou Alexandra Lamy, sa compagne, ou ses proches, on lui a souvent dit qu'il avait un œil pour la réalisation. Je suis très ému et honoré qu'il est tenté cette première aventure en tant que metteur en scène en commençant avec moi.
La forme de Palizzi est assez particulière pour un programme court…
Jean a absolument voulu privilégier le plan-séquence pour que les acteurs soient au service du rythme, et pas uniquement le montage. L'avantage de ce parti pris, c'est que l'écriture ne doit souffrir d'aucune imperfection. On doit être exigeant tout le temps. Et puis avec Jean, on a joué tous les sketchs de la série pour les valider.
Aviez-vous une certaine pression ?
Oui, Jean a un agenda de ministre, et pour moi, enfin pour le programme, il s'est dégagé trois semaines de son précieux temps pour réaliser quarante épisodes. Je n'avais donc absolument pas le droit de décevoir mon pote en ne me donnant pas à fond.
Beaucoup de guest stars apparaissent dans la première saison de Palizzi…
Ils sont tous venus par amitié, sauf Valérie Mairesse que je ne connaissais pas, mais qui avait aimé le pilote. Ce qui est génial, c'est qu'ils sont aussi venus parce qu'ils apprécient la série. Comme on avait peu de budget, ils ont tous accepté de baisser leur salaire. Et je peux vous dire que c'est très agréable de donner la réplique à quelqu'un comme Valérie Mairesse, qui a joué le jeu à fond, ou Pierre Richard qui est sublime. Ce sont des gens simples qui se sont mis au service de la série.
La saison 2 est actuellement diffusée à la télévision. Et après ?
Avec Jean, on s'est dit qu'on avait cent épisodes pour créer le buzz. Et puis on a aussi l'envie d'emmener notre personnage au cinéma. Ce sera sans doute un petit budget, mais aussi la première réalisation de Jean au cinéma et mon premier rôle sur grand écran. J'attends que Jean rentre d'Argentine du tournage de Lucky Luke, et on va se mettre sérieusement à l'écriture de Palizzi.