David Fincher, réalisateur des turbulents Seven et Fight Club, signait en 2007 avec Zodiac son meilleur film et opère une plongée fascinante dans l’Amérique des Seventies. En collant au plus près des trois hommes qui mènent l’enquête ‑l’inspecteur Toschi, star de l’époque et modèle des inspecteurs Bullit et Harry Callahan, le journaliste Paul Avery et le cartooniste Robert Graysmith‑ Fincher emboîte le pas du film‑dossier de l’époque, et précisément des Hommes du président de Pakula (1976), dont il reprend l’obsession factuelle et documentaire.
Fincher et Zodiac, les fantômes du cinéma
Au fond, Zodiac constitue l'antidote de Munich : là où Spielberg avait cru que des pattes d’eph et une caméra fébrile suffiraient à retrouver la griffe des Seventies, Fincher trouve le juste rapport. Ici, pas de volonté de pasticher un temps réel forcément révolu, mais un regard rétrospectif posé depuis aujourd’hui sur une époque dont on peut enfin saisir l’évolution. Car au fond, Fincher utilise aussi le travail du Zodiac dans l’imaginaire collectif comme une métaphore du cinéma américain des années 1970, dont il épouse exactement la trajectoire. D’abord survoltés et énergiques, les films du Nouvel Hollywood furent gagnés par l’épuisement et la dépression, avant de rejoindre le monde de ces fantômes qui nous obsèdent encore.
Une sortie 4K UHD chez Warner à ne pas louper dès le 9 juillet prochain (avec HDR Dolby Vision), les précommandes de Zodiac (cliquer pour notre critique complète) sont d'ailleurs ouvertes.