le 25 juin 2024 - 14h18

Disparition de Donald Sutherland, 60 ans de cinéma et des chefs‑d'œuvre inoubliables

C’était « l’un des acteurs les plus intelligents, les plus intéressants et les plus captivants de tous les temps », a confié le cinéaste Ron Howard après l’annonce de la disparition de Donald Sutherland. Le comédien au physique particulier et au charisme indéniable s’est éteint le 20 juin dernier à l’âge de 88 ans. Retour sur une carrière de grand cinéma.

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Photo postée le 22 juin par son fils Keifer Sutherland (24 heures chrono) / Instagram

Soixante ans de carrière, plus de 200 films, l’immense pointure originaire du Nouveau‑Brunswick (Canada) joue dans des séries télévisées dès 1962, avant d’obtenir son premier rôle au cinéma dans Le château des morts vivants (Warren Kiefer et Luciano Ricci, 1964) avec Christopher Lee. Son interprétation de Vernon L. Pinkley dans Les douze salopards de Robert Aldrich (En quatrième vitesse, Qu’est‑il arrivé à Baby Jane ?) réalisé en 1967, lui permet de collaborer avec des acteurs prodigieux tels que Lee Marvin, Charles Bronson et Ernest Borgnine.


Jeu set et M.A.S.H.

Mais Donald Sutherland est incontestablement lié à la décennie qui suivra et qui s’ouvre avec une comédie médicale complètement déjantée sur la guerre de Corée : M.A.S.H de Robert Altman, dans laquelle il incarne un chirurgien antimilitariste, Hawkeye Pierce, plus préoccupé à mettre le boxon que de défendre son pays.

 

Les Seventies florissantes se poursuivent avec des pépites incroyables comme Johnny Got his Gun (1971), brûlot pacifiste et unique film de Dalton Trumbo. La même année, il incarne John Klute, un détective privé aidé dans son enquête par une prostituée new‑yorkaise (Jane Fonda). Thriller époustouflant, Klute inaugure la trilogie de la paranoïa d’Alan J. Pakula.

 

De Bertolucci à Nicolas Roeg en passant par Hunger Games

Tour à tour Chemise Noire impitoyable de Mussolini dans 1900 de Bernardo Bertolucci, séducteur inattendu au crâne rasé et flanqué de prothèses dans le Casanova de Fellini, comptable maladroit amoureux d’une actrice en mal de gloire dans Le jour du fléau (John Schlesinger, 1975), body snatcher en devenir dans le terrifiant Invasion des profanateurs de Philip Kaufman, Donald Sutherland demeure également à jamais ce père inconsolable après la mort tragique de sa petite fille et dont le deuil impossible remue les eaux dormantes de Venise. Ne vous retournez pas de Nicolas Roeg, un chef‑d’œuvre du cinéma fantastique pour un acteur de génie qui défiait le temps et s’adressait encore aux nouvelles générations avec l’ascendant d’un dictateur et la sagesse cruelle d’un patriarche dans la saga Hunger Games (2012‑2023).

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