Mommy
Expulsé de son centre d’accueil, le jeune Steve Desprès (Antoine‑Olivier Pilon) regagne le foyer monoparental. Sa mère (Anne Dorval) éprouve bien des difficultés à tempérer son comportement impulsif et violent. Un jour, Kyla (Suzanne Clément), la voisine d’en face, fait irruption dans leur vie.
En 2014, Xavier Dolan, l’enfant prodige du cinéma d’auteur, nous raconte avec Mommy les hauts flanqués de bas d’un triangle filial, maternel, affectif et finalement humain. On embarque illico dans ses montagnes russes emplies de l’énergie débordante qui a fait le succès de J’ai tué ma mère, Tom à la ferme et Laurence Anyways.
• Disponible sur France.tv
Le roman de Mildred Pierce
Glendale, Los Angeles, années 30. Mildred Pierce (Joan Crawford, magnifique), femme au foyer, expulse son mari adultère de la maison et décide de subvenir seule aux besoins de ses deux filles. D’abord serveuse, elle parvient à monter son entreprise personnelle. Sa rencontre avec Monty Beragon (Zachary Scott), un joueur de polo aussi séduisant que désargenté, va déterminer sa vie sentimentale. Au‑delà de sa passion pour le jeune homme manipulateur, Mildred voue un amour inconditionnel à son aînée Veda (Ann Blyth). Mais depuis l’adolescence, celle‑ci est en conflit avec sa mère. Le temps passe. Leurs rapports se désagrègent.
Adaptation du roman éponyme de James M. Cain, Le roman de Mildred Pierce (1945) réalisé par Michael Curitz dépeint le drame d’une filiation contrariée sur fond de lutte des classes. Pour Veda, progéniture pétrie d’orgueil et d’ingratitude, la réussite professionnelle de sa mère n’est pas à la hauteur du rang dont elle a toujours rêvé. Ce grand classique hollywoodien interroge brillamment la filiation impossible.
En 2011, Todd Haynes (Loin du paradis, May December) propose un remake remarquable sous la forme d’une mini‑série avec Kate Winslet, Evan Rachel Wood, Melissa Leo, Guy Pearce (Mildred Pierce).
• Disponible sur Apple TV+ et Prime Video
Goodnight Mommy
C’est l’été à la campagne. Des jumeaux au visage d’ange attendent le retour de leur mère hospitalisée après un tragique accident. Son visage complètement bandé éveille bientôt leurs soupçons quant à sa réelle identité.
Réalisé par le tandem Severin Fiala et Veronika Franz, Goodnight Mommy (2014) puise efficacement dans le folklore germanique. À mi‑chemin entre les contes de Grimm et la radicalité du regard kubrickien, ce récit dérangeant autour de la filiation maléfique manipule le point de vue du spectateur. Une pépite qui fait énormément de bien au genre et qui verra un remake US en 2022 avec Naomi Watt (visible sur Prime Video).
• Disponible sur Canal+
Carrie
Carrie White (Sissy Spacek), 16 ans, est brimée par une mère obsédée par la religion. Au lycée, le prolongement de son calvaire est assuré par les railleries et les insultes des élèves. Un soir, alors que le bal de fin d’année bat son plein, elle va pourtant prendre sa revanche.
Adapté du premier roman éponyme de Stephen King en 1976, Carrie de Brian de Palma continue de nous glacer le sang. Les pouvoirs surnaturels de Carrie (inquiétante Sissy Spacek à la beauté diaphane) ne sont pas le seul motif perturbant de ce cultissime film d’horreur, avec lui, jaillissent le malaise d’une Amérique au bord du précipice et l’hystérie religieuse d’une mère bourreau, Margaret White magistralement interprétée par Piper Laurie, icône de l’âge d’or d’Hollywood.
• Disponible sur Molotov, Canal VOD, Prime Video et Apple TV+
Freaky Friday
Terminons sur une note légère avec Freaky Friday (2003), une comédie loufoque de Mark Waters dans laquelle Tess Coleman et sa fille Anna voient leurs corps échangés par un malheureux coup du sort. S’ensuit une palpitante mise à l’épreuve qui abolit les frontières intergénérationnelles. Un plaisir de retrouver l’inégalable drama queen Jamie Lee Curtis en ado insupportable et Lindsay Lohan dans la peau d’une maman rock'n'roll.
• Disponible sur Disney+