Zulu
Au moment où l’Afrique du Sud n’a pas encore pansé toutes ses plaies de l’Apartheid, un policier noir et un policier blanc enquêtent sur le meurtre d’une sauvagerie inouïe d’une jeune adolescente. Très vite, ils vont se rendre compte que l’affaire est bien plus dangereuse, importante et nauséabonde qu’il n’y paraît.
Dès les premières minutes de Zulu, Jérôme Salle (Anthony Zimmer, Largo Winch) insuffle à son récit une atmosphère sombre et lugubre traversée par des personnages dont l'identité et la psychologie éclatent immédiatement à l’écran. Des comédiens littéralement habités qui tracent un sillage dans lequel le spectateur est happé dans un grand tourbillon d’émotions.
La réalisation épure, sans aucune faute de goût ni artifice racoleur, met en valeur des décors sublimes de l’Afrique du Sud via une brillante utilisation du cadre, du mouvement et de la lumière, élégamment travaillée. Les scènes d’action ne sont pas en reste, d’une redoutable efficacité lorsqu'il s'agit d'impressionner tout en restant réalistes.
Si l'on est presque déroutés par autant de maîtrise, le scénario cède parfois à quelques facilités. Il reste toutefois suffisamment solide pour nous entraîner sans heurt jusqu’au final « leonien » du film. Avec Zulu, Jérôme Salle rentre dans la cour des grands. Une adaptation qui fait honneur au best‑seller de Caryl Férey.