Zootopie
Avec ses airs de film d'animation à l'ancienne (le premier où les animaux sont habillés comme les humains depuis des lustres chez Disney), sa drôlerie naturelle due aux jeux d'échelle façon Chérie j'ai rétréci les gosses (animaux de tous poils, de toutes espèces et de toutes tailles cohabitent en harmonie), et tous ces personnages doués des traits de caractère propres à leur espèce, ce Zootopie est une très bonne surprise, amusante et menée tambour battant.
On suit ainsi l'arrivée en ville de Judy Hopps, première lapine flic de l'histoire. Son boss, un buffle renfrogné plutôt habitué à composer avec des espèces qui en imposent, lui refile les pires tâches du service : d'abord les PV, puis une enquête insoluble, une étrange histoire de disparitions multiples. Judy a 48 heures pour déméler l'affaire avant de devoir rendre son insigne. Nick Wilde, un renard roublard rencontré en chemin, va s'avérer d'une plus grande aide que prévu.
L'utopie du titre tient dans une phrase : dans la nature, proies et prédateurs ne peuvent pas s'entendre, dépasser leur condition et faire ami‑ami. À Zootopie, si. Tout ce petit monde cohabite, travaille ensemble et vit sa vie sans se soucier d'être croqué par plus gros que lui. Un monde imaginaire luxuriant, bourré de hamsters banquiers (ils travaillent à la Lemming Brothers, forcément), d'éléphants marchands de glace (les gros gourmands), de musaraignes reines de la mafia locale (pour avoir du nez, elles en ont !), de gnous en costards qui suivent le troupeau, de paresseux dans l'administration (ouch…), etc.
Et pour une fois, le principe d'identification de tous ces documentaires animaliers bêtas où les animaux ont été affublés d'un nom (exotique si possible) est renversé. Ici, c'est nous qui entrons par la petite porte dans leur monde merveilleux. Et il est bien plus joli que le nôtre. Une vraie zootopie dont on savoure chaque séquence et référence au cinéma ou aux séries TV (avis aux fans de Breaking Bad…).