Zombie Lover
Quelque part aux États‑Unis, dans une petite ville de banlieue. C’est l’été. Patrick et Carol, frères jumeaux, leur petit frère Beetle et leur bande d’amis sont heureux. Mais le bonheur est rompu lorsque la jeune et jolie Wendy, dont Patrick est secrètement amoureux, disparaît. Un enterrement sans corps est organisé. Quelques jours plus tard, Carol découvre dans les bois le cadavre de l’adolescente. Mais il ne s’agit pas d’un cadavre comme les autres, puisque celui‑là bouge encore… Les jumeaux décident alors de ramener en secret le corps chez eux pour s’en occuper.
Au sujet des zombies, tout a été dit ou fait, le maître du genre George A. Romero ayant ausculté les morts vivants en long, en large et en travers, s’en servant pour livrer des métaphores et des critiques de notre société contemporaine.
Un énième film sur les zombies nécessitait donc une approche novatrice, surprenante. Et, au départ, celle de Zombie Lover, petit film indépendant américain auréolé de plusieurs prix dans des festivals, avait de quoi séduire : un drame adolescent sur la puissance des amours de jeunesse et la découverte de la mort, dont le zombie du titre ne serait finalement qu’un prétexte pour raconter les états d’âme des différents protagonistes, bouleversés par la disparition de leur jeune amie. Une sorte de Stand by me à la sauce zombie, en quelque sorte.
Mais ce Zombie Lover est très loin du magnifique et poignant film de Rob Reiner. Péchant par excès de prétention, ce film des frères Deagol collectionne tous les tics du cinéma « indé », à commencer par une musique pop que ne renierait pas Sofia Coppola, mais ici employée jusqu’à l’écœurement et ne cédant jamais sa place à l’humain. Par conséquent, le récit ne respire jamais, et l’émotion non plus. Soporifique, dépourvu de rythme et cherchant l'effet de style au détriment du sort de ses personnages, Zombie Lover n'est pas loin de la caricature.