par Cédric Melon
06 mars 2025 - 16h18

Zero Day

année
2025
Réalisateur
InterprètesRobert De Niro, Jesse Plemons, Joan Allen, Connie Britton, Lizzy Caplan
plateforme
genre
disponibilité
20/02/2025
notes
critique
7
10
A

Pour sa toute première série dans un rôle principal, Robert De Niro incarne un ex‑président des États‑Unis chargé de débusquer le responsable d’une cyberattaque de type 11 septembre visant tout le pays et ses institutions. Nommé à la tête de la commission Zero Day, il dispose de quasis pleins pouvoirs, y compris celui d’arrêter et de torturer sans limite pour traquer les coupables de cet attentat numérique. Problème, dans le même temps, il est en proie à d’inquiétantes hallucinations auditives et visuelles.


The De Niro Day

La première chose qui interpelle dans la série, c’est l’implication immédiate et sans faille de l’acteur fétiche de Martin Scorsese, qui se donne sans compter dans la peau d’un personnage complexe et torturé, fort et faible à la fois, pris par le doute et dépassé par la situation. Un modèle d’ambivalence que De Niro incarne à la perfection, transpirant d’intensité dans chaque scène où il apparaît. Il peut être émouvant dans une séquence, puis terrifiant dans la suivante : du grand art.

 


Le comédien met ce talent au service d’une intrigue certes captivante, mais qui peine à tenir sur la longueur des 6 épisodes. On pourra lui reprocher de ne pas fermer toutes les portes narratives qu’elle ouvre et de ne pas traiter pleinement les thématiques ô combien d'actualité qu’elle semble vouloir aborder. Si les scénaristes se rattrapent dans le dernier épisode, il faut tout de même s’accrocher pour y arriver sans se demander où va, au fond, la série.

 

Heureusement, son esthétique séduisante (bien au‑dessus de la moyenne des productions Netflix) et quelques bonnes idées de mise en scène permettent de tenir le coup. On pense notamment aux séquences où le personnage de De Niro, tentant de rassembler ses souvenirs, voit la pièce vide dans laquelle il se trouve se remplir en temps réel d’objets familiers à mesure qu’il retrouve la mémoire.

 

 

Un message anti‑Trump à peine voilé
Les personnages secondaires sont également très réussis. Que ce soit Joan Allen, Connie Britton ou le toujours excellent Jesse Plemons, tous contribuent à un thriller anxiogène qui tient la route et délivre surtout un message anti‑Trump à peine voilé (entériné par un « Fuck Trump » de De Niro aux derniers Oscars, pour ceux qui n'auraient pas compris). Tournée pendant la dernière campagne électorale américaine, la série ancre clairement sa fiction dans une réalité proche (chaque personnage rappelle une personnalité américaine de premier plan), pose la question de la probité de ses élus, pointe les dangers du populisme et propose surtout dans un discours final implacable un début de solution ‑tout du moins une alternative crédible‑ à la crise politique actuelle des États‑Unis, et par extension du monde.


Hélas, on voit mal comment la fiction pourrait dépasser la triste réalité du moment du côté du Bureau ovale. Elle donne surtout envie de revoir le prophétique Civil War qui, bien que réalisé avant Zero Day, laissait déjà entrevoir une possibilité bien réelle de ce qui pourrait malheureusement arriver prochainement aux États‑Unis.

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