Yossi
Yossi (Ohad Knoller), la trentaine, mène une existence routinière à Tel Aviv, entre son emploi de cardiologue et un célibat forcé (il a perdu son amant pendant la guerre et se contente de rencontres virtuelles). Peu à peu émerge en lui le désir, le besoin même, de partir. Embarqué pour un périple en solo vers le désert de Sinaï, Yossi fait la connaissance d’un groupe de militaires en permission. L'un d’entre eux ne le laisse pas indifférent.
Passé le cap de la polémique autour de son premier film Yossi et Jagger, lequel racontait l’histoire d’amour d’un couple homosexuel durant le conflit israélo‑palestinien, Eytan Fox remet le couvert une décennie plus tard. Toutefois, il s’agit aussi bien de plaider la cause des gays dans un pays aux mœurs plutôt conservateurs, que d’évoquer les travers d'une société.
La solitude moderne implique ici le souci permanent du regard d’autrui au détriment de son bien‑être (enclavé dans son milieu professionnel nourri de préjugés, Yossi s’asphyxie quotidiennement), ou encore l’évidence d’une misère sexuelle refoulée derrière un écran d’ordinateur. On sent bien que l’acceptation de son identité (sexuelle mais bien plus encore) doit passer par une reconnaissance de l'autre. De fait, la rencontre inattendue avec Tom (Oz Zehavi) nuance les enjeux du premier opus pour gagner en mélo sentimentaliste.