Y'aura-t-il de la neige à Noël ?
Dans une ferme avignonnaise, une mère (Dominique Reymond) élève seule ses sept enfants. Le père (Daniel Duval) est un homme marié, courant d’air et colérique, qui n’hésite pas à solliciter les petites mains pour plus de rentabilité. Seul l’amour maternel et inconditionnel permet à la fratrie soudée de lutter contre l’âpreté du quotidien.
Dans son premier long métrage, Sandrine Veysset choisit sept jeunes acteurs non professionnels pour asseoir la dimension naturaliste de son propos. Le labeur aux champs, rythmé par les saisons, occasionne autant de frictions avec le père que de grands moments de joie autour de la mère protectrice. Peu à peu, les terres abondantes de l’été succombent à la rigueur de l’hiver, les rapports familiaux semblent obéir à leur tour au cycle de la nature.
Les enfants grelottent alors dans la bâtisse de l’exploitation que la pingrerie et l’absence du père rendent inhospitalière. Puis l’ogre tant redouté se rapproche un peu trop de son aînée et change la chronique rurale en un conte poignant sur la fin de l’innocence. Un autre cinéma, indispensable.