X-Men : le commencement
Retour aux racines du Mal comme dirait l'ami M.G. Dantec, dans un camp nazi où l'abominable Herr Doktor Sebastian Shaw (Kevin Bacon) repère un jeune garçon doué d'une force surnaturelle, qui se décuple en situation de stress aigüe. Mais le petit Erik ‑futur Magneto capable de plier le métal comme un brin d'herbe‑ n'est pas un cas isolé. Tandis qu'Erik est captif de la folie de Sebastian Shaw, Charles Xavier, un garçonnet de bonne famille et châtelain du coin, vit plutôt bien ses aptitudes extraordinaires. Son truc en plus : pourvoir communiquer par la pensée.
Quelques années plus tard, l'un s'est échappé de son enfer et carbure à la vengeance, pendant que l'autre est embauché par la CIA ‑et sa jolie représente Moira MacTaggert (Rose Byrne, Damages)‑ afin de former, sous le nom de code « Professeur X » (X pour Xavier), une équipe de mutants prêts à bondir sur l'ennemi.
« Mais qui est l'ennemi ?! », hurle un militaire double gras, ses missiles pointés sur des militaires russes, qui visent eux‑mêmes les Américains, qui visent eux‑mêmes nos héros coincés en pleine guerre des missiles cubains. Les mutants ? Les Soviétiques ? Ou tout simplement « l'autre » ?
Et c'est la bonne idée de X-Men : le commencement, qui ancre esthétiquement (on pense bien sûr à James Bond et aux films des Seventies) et idéologiquement son récit dans une réalité politique qui aurait pu conduire, en 1962, à une guerre nucléaire sans précédent (l'increvable Sebastian Shaw tente de déclencher la guerre des missiles de Cuba en braquant Russes contre Américains). Les jeunes mutants encore inexpérimentés s'allient alors à Magneto pour éliminer leur cible commune, mais des fissures à l'intérieur du groupe finiront pas scinder l'équipe en deux clans, emmenés d'un côté par Magneto (alias Erik, adepte de la manière forte), et de l'autre par Charles Xavier et ses X‑Men, collaborant avec les forces gouvernementales.
Ainsi, X-Men : le commencement ne ment pas sur son programme en dévoilant les origines du conflit entre mutants, qui aboutira à la confrontation des frères ennemis Professeur X et Magneto dans toute la saga. Une préquelle davantage soutenue par sa musique et ses séquences d'action que par le charisme de ses interprètes (hormis James McAvoy et Michael Fassbender…). Reste que ses allures de film néo‑rétro ne sont pas pour nous déplaire, alliant naissance du mythe et real politic sur fond d'ostracisme et de rejet de l'autre. Why not ?