par Laurence Mijoin-Duroche
07 juillet 2010 - 11h46

Wolfman

VO
The Wolfman
année
2010
Réalisateur
InterprètesBenicio Del Toro, Emily Blunt, Anthony Hopkins, Hugo Weaving, Simon Merrells, Art Malik
éditeur
genre
notes
critique
7
10
A

Lawrence Talbot (Benicio Del Toro), aristocrate de naissance et comédien de profession, apprend la mort tragique de son frère, apparemment dévoré par un animal féroce. La fiancée du défunt, Gwen Conliffe (Emily Blunt), lui demande de l’aide pour découvrir ce qui est arrivé à son bien‑aimé. C’est ainsi que Talbot revient au domaine familial de Blackmoor et se rapproche de son père (Anthony Hopkins). Mais ce retour aux sources ne s’effectue pas sans peine, la demeure ravivant le douloureux souvenir de la mort de sa mère. En se lançant à la poursuite de cette créature qui terrifie les villageois, Talbot va en apprendre bien plus qu’il ne l’aurait imaginé…

Le loup-garou n’a jamais vraiment quitté les écrans de cinéma. Ces dernières années, le lycanthrope a même été modernisé, notamment via les sagas Underworld et Twilight. Au contraire, Wolfman de Joe Johnston (Jumanji, Jurassic Park III…) prend la tendance à rebrousse‑poil, choisissant de rendre hommage au Loup-garou de George Waggner (1941), classique film d’épouvante en N&B des studios Universal. Catapulté en catastrophe sur le projet après le renvoi du réalisateur Mark Romanek, l’artisan hollywoodien livre un film d’horreur au premier degré, véritable image d’Épinal du mythe. Un choix approuvé par Benicio Del Toro, également producteur et surtout fan inconditionnel de l’original.

Gothique à souhait, Wolfman s’apparente au Sleepy Hollow de Tim Burton, à la fois dans son esthétique (campagne envahie par la brume, teintes glaciales, village désuet) et dans son approche sans concession de la violence. Car malgré le caractère grand public de l’œuvre, le metteur en scène ne se prive pas d’effets gore carabinés, comme pour mieux rendre à César ce qui lui appartient : l’homme‑loup, plus animal que jamais (et superbement façonné par le roi du maquillage Rick Baker, à l’origine de la célèbre métamorphose du Loup‑garou de Londres), retrouve ainsi toute sa bestialité et sa soif de sang.

Au-delà du plaisir immédiat que procure cet honorable film d’épouvante, on apprécie la tentative de tragédie shakespearienne frappant la famille Talbot, que la pièce de théâtre dans laquelle joue Lawrence Talbot au début du film (Hamlet) annonce comme un funeste présage. Mais il ne suffit pas d’inscrire « être ou ne pas être » dans les dialogues pour filer parfaitement la métaphore, la relation père/fils et l’histoire d’amour naissante entre Lawrence Talbot et la veuve de son frère manquant de corps pour susciter l’empathie. En cela, la version non censurée, disponible sur le Blu-Ray, apportera un peu plus matière aux rapports entre les trois personnages principaux. À défaut de signer un drame déchirant et freudien, Johnston se contente de mettre en boîte un film de monstres dans la plus pure tradition du genre.

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The Wolfman
- de 12 ans
Prix : 24,99 €
disponibilité
20/07/2010
image
BD-50, 102' (version salles) et 119' (version non censurée), toutes zones
1.85
HD 1080p (AVC)
16/9 natif
bande-son
Français DTS 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
Espagnol DTS 5.1
Allemand DTS 5.1
Italien DTS 5.1
Japonais DTS 5.1
sous-titres
Français, italien, allemand, espagnol, japonais, néerlandais, cantonais, danois, finlandais, coréen, norvégien, portugais, suédois, mandarin
8
10
image
La photographie, crépusculaire, est ici parfaitement restituée, le Blu-Ray proposant une copie à la colorimétrie riche et léchée. On note toutefois un manque de profondeur des noirs, légèrement voilés. Il faut dire que cet effet brumeux est quasiment omniprésent dans le film, et n'entache en rien le visionnage. Au contraire, ce voile a tendance à renforcer l'effet « photographie ancienne » du long métrage. En pleine lumière, l'édition révèle tout son potentiel, retranscrivant le moindre détail des visages, le moindre poil de la toison de la bête.
7
10
son
La version anglaise, en DTS-HD Master Audio, livre une belle immersion, la spatialisation des bruits d'ambiance sur tous les canaux appuyant la sensation de menace liée à la présence de la créature. La musique de Danny Elfman (qui rappelle parfois le thème principal du Dracula de Coppola) est présente juste ce qu'il faut sur les canaux avant et arrière. Seul écueil de cette piste : le niveau sonore des dialogues, trop bas par rapport à l'ensemble. Il s'agira alors de réguler le volume, très puissant lors des scènes d'action. Le problème est moins flagrant en VF, les dialogues étant plus présents car légèrement surmixés, mais donc également moins naturels. Mais la VF, en comparaison avec la piste anglaise, présente un rendu bien moins dynamique en termes d'aigus et de basses.
7
10
bonus
- Le loup-garou de George Waggner de 1941 en version longue via BD Live (70')
- Les secrets de la transformation (15')
- Le retour du Wolfman (12')
- Le créateur de monstres (12')
- Scènes coupées et versions longues (11')
- Le Wolfman déchaîné (9')
- Deux fins alternatives (8')
- Option « mes scènes »
- U-Control (infos durant le film)
- Pratique (guide de l'utilisateur)
- Nouveautés (bonus exclusifs via BD Live)
On apprécie la possibilité de pouvoir visionner en streaming Le loup-garou original de 1941 en version longue et en VO via l'option BD Live. Une riche idée même. Niveau bonus, les fins alternatives n'ont par contre rien d'indispensable. Pour ceux qui préféreront la version non censurée au montage salles, les scènes coupées et versions longues ne s'imposent pas. Toutefois, les deux séquences à Londres, au ton plus léger (au bal masqué et durant le spectacle de marionnettes), méritent un coup d’œil. Les suppléments les plus intéressants sont finalement « Les secrets de la transformation » sur les effets spéciaux de synthèse, « Le créateur de monstres » qui dévoile le travail d'orfèvre de Rick Baker, et « Le Wolfman déchaîné » pour le travail des cascadeurs. On regrette surtout qu'à aucun moment ne soit abordé le changement de réalisateur en cours de tournage.
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