Wolf Hall (Dans l'ombre des Tudors)
Cette mini‑série historique s’inscrit dans un registre radicalement différent des dernières productions du genre comme Versailles signée Canal+. Elle repose avant tout sur la force de son récit et la justesse historique de son propos.
Soit l’exploration du règne d’Henri VIII dans le second quart du XVIe siècle à travers le parcours de Thomas Cromwell, véritable éminence grise dévorée par l'ambition qui va être propulsée au sommet de l’État par la seule force de son intelligence. Tout commence en 1529 quand le roi Henri VIII tente d’obtenir l’annulation de son mariage avec Catherine d’Aragon, coupable de n’avoir pu lui donner un héritier mâle.
Imaginée par Peter Kosminsky (Le serment), un auteur réalisateur britannique pourtant peu habitué aux sujets historiques, Wolf Hall est l’adaptation du roman historique éponyme de Hilary Mantel. Alors que d’autres auraient traité le sujet avec une certaine désinvolture en troquant la rigueur historique contre du sexe sulfureux, pimenté le récit par des scènes de suspense ou des batailles épiques, Kominsky choisit un traitement tout en longueur, en installant une atmosphère plus paisible basée sur la force de ses personnages et la justesse du récit centré sur la politique.
Bénéficiant d’un budget confortable de 7 millions de livres sterling, le souci apporté aux détails est exemplaire. Des décors aux costumes en passant par un éclairage minimaliste et intimiste, dès les premières minutes du premier épisode, Wolf Hall donne la formidable impression d’y être.
D'autant que les comédiens sont tous excellents, à commencer par Mark Rylance. Récemment vu dans Le pont aux espions de Steven Spielberg, il incarne Cromwell à la perfection. Il est épaulé par une pléiade de seconds rôles hauts en couleur, dont Damian Lewis (Homeland), qui excelle dans la peau de Henri VIII, ou encore par Jonathan Pryce (Game of Thrones), plus machiavélique que jamais dans celle du cardinal Wosley. Le résultat est une véritable leçon d’Histoire, prenante, fascinante et didactique. Une réussite.