Winter Kills
Dix‑neuf ans après l’assassinat du président des États‑Unis, Nick Keegan (Jeff Bridges), son demi‑frère, assiste aux révélations tardives de l’un des tueurs. Avec l’aide de son père (John Huston), un homme autoritaire et imbuvable, il se lance dans une investigation à haut risque.
Hanté par l’assassinat du Président Kennedy (22 novembre 1963), le cinéma qui y succède n’aura de cesse d’interroger ce point de rupture paroxystique de l’Histoire des États‑Unis, avec en tête de liste Greetings et Blow Out de Brian De Palma, ou encore la trilogie du complot (Klute, À cause d’un assassinat, Les hommes du président) du formidable Alan J. Pakula.
En appréhendant à son tour les théories conspirationnistes, William Richert (dont c’est le premier film après des années de documentaire) catapulte son protagoniste dans un labyrinthe politique qui l’écarte du monde rationnel. Au cours de son enquête, les situations absurdes (prenons la séquence de l’attaque dans la chambre d’hôtel ou la rencontre avec des mafieux caricaturaux au fond d’une cuisine) composent avec une panoplie de personnages farfelus dont les intentions restent indéterminées (les apparitions insolites d’une femme à vélo), sinon délirantes. Bientôt, la satire noire se dilue dans les arcanes dédaléennes du thriller paranoïaque pour aboutir à un film formidable.