par Nicolas Bellet
02 décembre 2024 - 20h34

Wicked

année
2024
Réalisateur
InterprètesAriana Grande, Cynthia Erivo
éditeur
genre
sortie salle
04/12/2024
notes
critique
4
10
A

Au pays d'Oz, Elphaba et Glinda, deux élèves de l’université de magie, la Shiz University, sont en totale opposition. La première est ostracisée en raison de sa couleur de peau (verte), l’autre, totale Barbie Girl, est la reine de la promo. Obligées de partager la même chambre, elles vont apprendre à se connaître et finir par aller ensemble voir le célèbre Magicien d’Oz.

 

… ça Oz tout

On l’aura compris, Wicked raconte les événements qui se sont produits avant l'arrivée de Dorothy au pays d’Oz. Pays imaginé par Lyman Frank Baum dans son roman Le magicien d'Oz. De nombreuses fois présenté à l’écran (notamment dans le film de Victor Fleming avec Judy Garland), sur scène ou à la télévision, l’univers d’Oz tient une place à part dans la culture américaine.


En 2003, à Broadway, Stephen Schwartz et Winnie Holzman créent la comédie musicale Wicked située au pays d’Oz en adaptant le roman Wicked : la véritable histoire de la méchante sorcière de l'Ouest de Gregory Maguire. C’est cette comédie musicale que le réalisateur de Crazy Rich Asians, Jon Chu, adapte ici, avec Cynthia Erivo et Ariana Grande dans les rôles principaux.


L’auteur de ces lignes, ne connaissant ni le musical de Broadway ni le livre, ne peut affirmer si l’adaptation est fidèle au roman. Cela dit, sachant que le film Wicked dure déjà 2h40 et qu’il ne raconte que la moitié de l’histoire, on peut légitimement penser qu’elle est un peu plus dense que le musical. En tout cas, il faut sûrement adorer la version Broadway pour aimer la version Hollywood.


Oz court !

Reste que ça danse, ça chante, que l’héroïne est un mélange de She Hulk (énervements incontrôlables compris) et de Shrek (du moins le premier opus), et que sa copine semble être un croisement improbable entre Arielle Dombasle et Barbie version Greta Gerwig. Avec un petit effet Kamoulox pas si désagréable que cela à la clé.


Les numéros musicaux sont dans la pure tradition des classiques avec Gene Kelly ou Fred Astaire, et le film oscille entre l’hommage, le plagiat et la série Glee. Les amateurs du genre seront assurément comblés, et que les autres se rassurent : les chansons ne sont pas trop longues et le second degré ‑volontaire ou non‑ très largement présent. Ce qui permet de ne pas trop voir le temps passer. Même si le tout reste très répétitif, pétri de clichés et part un peu dans tous les sens à coups de sous‑intrigues bien inutiles.


On s’étonne tout de même d’une direction d’actrices très spéciale, au point que l’on ne sait jamais vraiment si les deux héroïnes surjouent comme sur les planches de Broadway ou sont dans l’ironie niaise et la satire (mention spéciale à Ariana Grande). Le film n’ayant pas réellement de discours ou de fond, on ne le saura jamais vraiment.


xxx
S’il est indéniable que ce Wicked a de l’ambition, ni le scénario ni la direction artistique n'est pourtant au diapason de celle‑ci. Certes, le film est joliment bigarré, sans doute d’ailleurs déconseillé aux épileptiques et aux daltoniens, mais il n’est assurément pas flamboyant à l’inverse d’un Moulin Rouge par exemple. Et même lorsque l’histoire s’assombrit, Wicked n’en est pas plus crépusculaire pour autant, loin de là. L’opposition visuelle et chromatique (ce que je vois/la réalité), présente dans l’ADN du pays d’Oz depuis le premier roman, n'est pas spécialement mise en avant. Bref, on est loin du choc de l’utilisation du Technicolor de la version de 1939 !


Finalement, ce Wicked reste un blockbuster de fin d’année porté par une énergie qui semble tout de même assez artificielle mais pas désagréable au demeurant pour les fans de comédies musicales. Reste de savoir s’il fallait vraiment prévoir deux films ?

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