Whity
À la fin du XIXe siècle, dans l’Ouest américain, Ben Nicholson (Ron Randell) est le riche propriétaire d’un domaine gigantesque. Catherine (Katrin Schaake), sa nouvelle épouse, espère sa mort prochaine afin de toucher un héritage, tandis que Franck (Ulli Lommel) et Davy (Harry Baer), ses deux fils nés d’un précédent mariage, sont respectivement homosexuel et attardé mental. Parmi les membres de cette famille névrosée, Whity (Günther Kaufmann), leur domestique métis, est aussi bien traité comme souffre‑douleur et confident.
Étrange western par lequel Fassbinder déplace les rapports de forces inhérents à ses thèmes de prédilection. Dans Whity, les composantes du genre ‑la confrontation armée campée dans un décor argileux, les rixes viriles d’un saloon enfumé ou l’amour sinueux entre une prostituée de caractère (Hanna Shygulla, magnifique) et le Noir inféodé‑ sont autant d’illustrations du pouvoir des uns sur les autres.
La puissance mortifère de la famille Nicholson maquille alors le western de Fassbinder en un drame des hiérarchies. Une tragédie décadente.