Les États‑Unis « envahissent » des pays européens par le biais du documentariste Michael Moore pour leur « piquer » des idées en matière de justice sociale, d’éducation culinaire, de politique éducative, de système carcéral, de condition féminine ou encore de lutte contre la corruption.
Le projet du documentariste Michael Moore était à la fois ambitieux et attrayant : filmer des incursions dans différentes nations pour recueillir le meilleur de ce qu’elles organisent pour le « mieux vivre ». Le problème n’est pas l’entreprise, mais bien Michael Moore lui‑même. Le cinéaste a un savoir‑faire rythmique certain, un sens de l’humour indéniable, mais se laisse de plus en plus aller, au fil des années, à filer droit au cliché et, lâchons le gros mot, à la propagande la plus simpliste.
Passé le préambule amusant du film, on assiste à une désarmante collection de banalités. Les Italiens sont heureux parce qu’ils font beaucoup l’amour grâce à de nombreux congés payés. Les Français nourrissent comme des chefs leurs enfants dans les cantines (celui de votre serviteur va être heureux de l’apprendre), les Islandais se sont sortis de la crise parce qu’ils ont élu beaucoup de femmes aux postes de pouvoir…
Ce ne sont pas là des raccourcis mais très exactement quelques‑uns des clichés monumentaux que le documentariste tente de faire gober au spectateur. Cette sidérante galerie de poncifs, cette pataugeoire grotesque d’amalgames et de comparaisons oiseuses est tellement embarrassante qu’on la suit jusqu’au bout, incrédule. En espérant que le cinéaste jadis palmé à Cannes va se reprendre ou parvenir à se rétablir lors d’une ultime pirouette. Hélas non.