When you're Strange
En 1965, à Venice Beach, se formait The Doors, baptisé ainsi par le chanteur christique Jim Morrison, d’après la citation du poète William Blake (« Si les portes de la perception étaient purifiées, toute chose apparaîtrait à l’homme telle qu’elle est : infinie »). En 1971, le leader mourait, à l’âge de 27 ans, dans son appartement parisien.
Une carrière aussi courte qu’intense que le réalisateur Tom DiCillo s’est attaché à retracer, uniquement à partir d’images d’archives (dont des séquences du film de et avec Morrison, HWY : an American Pastoral, entrecoupant les différentes séquences du doc). Un retour sur le parcours hors norme de ce groupe qui parvint à mêler jazz, rock et blues pour façonner son propre son, reconnaissable entre mille.
Narré par une autre légende, mais du cinéma cette fois‑ci puisqu’il s’agit de Johnny Depp, ce documentaire finalement assez classique dans sa forme dresse un parallèle entre l’attitude rebelle de Morrison et les événements marquants des années 60 aux États‑Unis (le Vietnam, Kennedy, Martin Luther King, Charles Manson, le mouvement hippie…). Surtout, on comprend en quoi le chanteur était bien plus qu’une rock star : véritable icône, poète perpétuellement plongé entre souffrance et spleen (les images le montrent à la fois sûr de lui et maladroit, comme un enfant ébloui par les projecteurs), il était régulièrement sous l’emprise de la drogue ou de l’alcool, brûlant la vie par les deux bouts, mais ne faisant aucune concession sur son art.
Délaissant quelque peu les trois autres membres du groupe, ce document aux archives rares reste essentiel, pour les néophytes comme pour les fans.