Welcome
Ce fut l’un des succès inattendus du cinéma français de l’année. Avec Welcome, Philippe Lioret (L’équipier, Je vais bien, ne t’en fais pas) cale son pas sur celui de Bilal, un réfugié kurde qui, depuis Calais, tente de franchir la Manche, direction Londres où se languit sa dulcinée.
Le premier quart d’heure du film est formidable. On y suit les tentatives infructueuses de Bilal : trouver un passeur, se planquer dans un camion de marchandises, s’étouffer avec un sac en plastique afin de tromper le flair des chiens policiers, etc. Puis, entre en scène Simon, un maître-nageur usé et aigri (Vincent Lindon) qui, sans raisons apparentes (piqûre d’humanisme ? Récupérer sa femme ?), décide d’aider Bilal.
Le film change alors de braquet et quitte le terrain documentaire décrivant le quotidien et la situation des clandestins sans papiers, pour celui de la rédemption, celle d’un homme un peu lâche qui se transforme sous nos yeux en héros humaniste.
Moins convaincant dans sa seconde partie qui n’évite pas certains clichés, le film mérite le détour pour avoir su aborder frontalement un problème de notre société (les travailleurs clandestins, leur statut, leurs sacrifices), ce qui n’est pas si fréquent dans le cinéma hexagonal. Une bonne surprise.