We Are your Friends
Cole (Zac Efron, ex‑phénomène High School Musical) et ses potes de toujours habitent du mauvais côté de Los Angeles, dans la vallée de San Fernando. Leur frontière invisible : Mulholland Drive. Voilà pour le décor, pas très reluisant mais pas ragoûtant non plus. Un peu paumés depuis la fin du lycée, toujours collés ensemble, seule la musique les fait vibrer. Tous les jeudis, la petite bande prend ses quartiers au Social, un club où Cole mixe contre des verres gratuits. C'est là qu'un DJ professionnel le remarque. Tout va alors changer pour les quatre copains d'enfance. Drogue, alcool, argent : la musique électro, pourtant festive et enivrante, cultive aussi ses côtés sombres.
Pas vraiment un film pour ados, ni une comédie, ni un drame, mais plutôt un film « musical », We Are your Friends fait le pari de dresser le portrait de cette génération reconnaissable au Y (d'où son nom) que forment les fils des baladeurs sans cesse pluggés à ses oreilles, et faisant suite à la fameuse génération X si bien décrite par le romancier Douglas Coupland. Celle biberonnée à l'EDM (Electronic dance music), à Daft Punk et à Justice (le titre du film est une référence directe à un de leurs titres), qui a pris la crise des subprimes en pleine face et en pleine fleur de l'âge.
C'est cette échappatoire directement connectée au cerveau reptilien que Max Joseph, d'ordinaire réalisateur pour MTV, a voulu mettre en image. Ou comment montrer à l'image la création du son électro, le décortiquer, l'analyser, pour mieux comprendre sa capacité à rassembler, à unir les êtres sur un même beat. Assurément une réussite de ce côté‑là, comme dans l'utilisation et l'interaction du design sonore avec l'image. Pour le reste, le film s'adresse davantage aux jeunes adultes qu'aux ados malgré la présence de Zac Efron et The Emily (Ratajkowski) en amoureux qui se cherchent.