Vrais voisins, faux amis
En dehors de son titre pas spécialement original, les éléments dévoilés lors de l’annonce de la série Vrais voisins, faux amis étaient plutôt inspirants. Et cela a visiblement été aussi le cas pour Apple TV+, qui a décidé de renouveler la série pour une saison 2 avant même le début de la diffusion de la première. Il faut dire qu’entre son joli casting, son créateur Jonathan Tropper (derrière les formidables Banshee et Warrior) ou encore son intrigue, il y avait de quoi être partant.
Dans Your Friends and Neighbors, il est question de suivre Andrew « Coop » Cooper (Jon Hamm), un gestionnaire de fonds spéculatifs dont la vie va basculer en quelques semaines. Déjà bien en peine de gérer son récent divorce avec sa femme qui l’a trompé avec un ami et ex‑star de la NBA, notre héros va perdre son emploi et devoir assumer des frais très élevés. Plutôt que de déménager et de revoir son train de vie, il va décider de rester dans sa banlieue chic remplie de gens riches et de maintenir les apparences en… cambriolant ses voisins.

Vols au‑dessus d’un nid de cocus
Durant une bonne partie de la première saison, ces vols sont finalement loin d’être l’élément central des épisodes. Tropper et ses scénaristes prennent le temps de donner de l’épaisseur à tous les personnages gravitant autour de Coop. Entre son ex‑femme Mel (Amanda Peet), son plan‑cul compliqué Sam (Olivia Munn), sa sœur aux nombreux problèmes Ali (Lena Hall) ou encore son meilleur ami et gestionnaire de patrimoine Barney (Hoon Lee), il y a assurément des soucis à détricoter dans ce voisinage.
Si certains personnages aisés qui souffrent de problèmes de riches récoltent parfois ce qu’ils méritent, nous sommes loin de l’acidité de Succession et de sa satire des plus fortunés. Vrais voisins, faux amis tient avant tout du divertissement, qui ajoute une touche d’humour à son drame. Plutôt que de se présenter avant tout comme une attaque sur les riches, le show préfère faire le choix de montrer que même la plupart des personnes aisées ont des problèmes très humains qui méritent que l’on s’y penche.

Un plan qui Banshee dans la colle
Le personnage de Jon Hamm en est le parfait exemple. S’il ne fait pas toujours les bons choix et penche souvent du côté de l’anti‑héros, il s’avère régulièrement touchant et sympathique. Le jeu de l’acteur, qui propose ici l’un de ses meilleurs rôles, et ses petites touches de narration en voix off, n’y sont assurément pas pour rien. Certains personnages jouissent également de quelques répliques qui font mouche.
Une fois tout ce beau monde en place et les larcins bien lancés, sans surprise, la série va partir en cacahuète. Il faudra se montrer un peu patient pour cela, mais une fois le chaos lancé, c’est un délice à suivre. Reste désormais à voir si la saison 2 parviendra à passer la seconde pour transformer la série de sympathique divertissement maîtrisé à création réellement incontournable.