Vive la France
Après le plutôt réussi Fatal et sa petite critique bien tassée du show‑biz, Michaël Youn récidive sur grand écran avec cette déclaration d'amour déguisée à la France dans toutes ses contradictions et ses travers.
L'idée de départ est jubilatoire. Deux pieds nickelés originaires du Taboulistan, fraîchement nommés terroristes par les plus hautes autorités locales pour promouvoir leur pays à l'international, prennent l'avion pour Paris dans le but de faire exploser la Tour Eiffel. Mais leur vol est détourné sur Figari, en Corse, pour cause de grève. Le début des ennuis et d'un road‑movie qui leur fera rencontrer de vrais terroristes, un chirurgien pas très doué, des policiers ripoux, des supporters de l'OM déchaînés, des chasseurs complètement barrés, mais aussi toute une galerie de personnages hauts en couleur et accueillants.
Mais où est passé Michaël Youn ? Le vrai ? Celui qui se faisait braquer par un voisin vraiment très énervé dans un hall d'immeuble pour tapage sonore (remember le mégaphone du Morning Live), celui qui courrait nu comme un ver sur les plateaux TV, celui qui mangeait du piment bien au‑delà de la dose autorisée par l'OMS (Les 10 commandements)… L'ex‑trublion du Paf semble traverser son syndrome « cinéma vrai » et accouche d'un film tiède, mou, sans turbulences, enchaînant les clichés sans véritable point de vue malgré quelques saynètes typiques du style Youn (le coup du bouchon de radiateur en forme de godet de taboulé est tordant).
En dépit d'un capital sympathie énorme et d'un duo de comédiens convaincant, Vive la France fait un gros pschit.