par Nicolas Bellet
07 février 2024 - 12h02

Visions

année
2023
Réalisateur
InterprètesDiane Kruger, Mathieu Kassovitz
éditeur
genre
notes
critique
3
10
A

Estelle, pilote de ligne expérimentée, alterne les long‑courriers et sa vie de couple. Malgré les jet‑lag quotidiens, sa vie est parfaitement organisée. Un jour, elle croise par hasard Ana, une photographe avec laquelle elle était en couple il y a vingt ans, et tout va changer.

Vu et déjà vu

Pour sa nouvelle réalisation, après le troublant et très réussi Boite noire, Yann Gozlan poursuit son exploration du microcosme aérien et se penche sur la vie d’une pilote qui vacille, suite à une rencontre venue du passé. Héroïne blonde fragile assortie de son double maléfique brune, Riviera, musique répétitive et lancinante, plans crypto suggestifs… Tout dans ce Visions respire le grand Hictch, mais reste toutefois une pâle copie du maître du suspense. N’est pas Hitchcock qui veut, ni même De Palma qui, en son temps, avait rendu des hommages bien appuyés aux classiques de maître, bien plus inspirés.

 

C’est d’autant plus dommage que l’exercice était intéressant et qu’il y avait sans doute matière. Ne serait‑ce que dans l’univers aérien assez obscur pour le quidam et qui semble, film après film, fasciner le réalisateur. Diane Kruger est également parfaite de maîtrise psychorigide et Mathieu Kassovitz possède ce petit plus assez troublant pour jeter un doute sur son personnage tout au long du film. Malheureusement, alors que Yann Gozlan nous avait habitués à une certaine originalité dans son cinéma, là, il a visiblement perdu son mojo.


Trouble mais pas troublant

Si ce Visions en manque cruellement malheureusement, il reste sans doute divertissant pour qui ne verrait pas les grosses ficelles de l’histoire ou aurait oublié le Pas de printemps pour Marnie d’Alfred Hitchcock (1964). Pour les autres, il est certainement plus à (entre) voir comme un exercice de style, certes maîtrisé, mais sans véritable style propre. Bref, vu mille fois. Les cadres sont beaux, le film est froid et parfois glacial à souhait, mais on s’ennuie vite. Il n’a pas vraiment de rythme, ni vraiment de tension. Sans parler de la métaphore du simulateur de vol (attention tout ce que vous voyez n’est peut‑être pas la réalité !) ou de son côté porno chic des années 90, tous deux assez pesants au final.


Quant au final, justement, ce twist sorti tout droit de la Quatrième dimension paraît bien incongru et n’ajoute pas grand‑chose au film hormis de la confusion.

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Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
24/01/2024
image
BD-50, 123', zone B
2.35
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Français Audiodescription
sous-titres
Français pour sourds et malentendants
8
10
image

L'image est magnifique, précise comme la lame, chic, dotée de décors luxueux, à la fois solaire (extérieurs sur la Riviera) et étouffante (les intérieurs à peine éclairés ou en contre‑jour), doublé d'un jeu sur les lignes et les reflets très graphique. Un carton plein côté mise en scène et master.

5
10
son

Les ambiances tendues s'enchaînent mais sans passion. Même la scène de la boîte de nuit ne ressort pas spécialement, ni dans l'émotion, ni d'un point de vue sonore. Il y a pourtant de quoi faire sur les enceintes arrière. Un ensemble trop froid, sans doute.

3
10
bonus
- Écho, court métrage du réalisateur (24')

Si vous n'avez pas accroché à Visions, ce ne sera pas mieux avec Écho, court métrage lauréat du prix du Court Métrage de Gérademer. Les thématiques sont proches (maternité, aquité des sens qui peuvent être trompeurs ‑ici l'ouie‑ voyeurisme, stress) et la maîtrise du cadre déjà évidente.   

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