Vicky
Vicky (Victoria Bedos, devant la caméra et co‑scénariste du film) est coincée depuis toujours entre un père célèbre (François Berléand) et un frère star d'une émission télé à succès (Jonathan Cohen). Passionnée par les chansons, elle n'a jamais vraiment développé sa propre fibre artistique. En cela, elle ressemble beaucoup à sa mère (Chantal Lauby), qui préfère redécorer en permanence l'appartement familial plutôt qu'affronter ses problèmes de couple. Côté vie privée, ce n'est guère mieux, rien ni personne ne la fait vraiment vibrer. Mais un soir, Vicky tombe sur Banjo, un chanteur de bar avec qui elle va enfin s'émanciper.
On a parfois l'impression d'entrer chez les Bedos par le petit trou de la serrure (Guy et Nicolas Bebos sont parfaitement incarnés par Berléand et Cohen), et l'irruption dans le récit de Benjamin Biolay en tant que chanteur/tombeur de ces dames accentue clairement le penchant germanopratin du film. L'éclosion du petit papillon n'a rien de si spécial qu'il faille à tout prix la filmer, ou plutôt, la filmer si sagement. Avec un vrai duo rock sous le pied et une famille pas banale, Victoria Bedos et Denis Imbert auraient pu aller beaucoup, beaucoup, plus loin.
Et si, finalement, le meilleur moyen d'engloutir et digérer son illustre famille était simplement de ne pas la citer ? Sur La famille Bélier, également co‑écrit par Victoria Bedos (tiens, encore une histoire d'envol et de chanson), ça marchait plutôt bien.