Vertiges
Cinq hommes mariés et amis de longue date décident de louer un grand appartement pour vivre leurs aventures extra‑conjugales. Leurs petites magouilles adultérines sont rapidement écourtées lorsqu'ils découvrent le cadavre d'une jeune femme dans le lit, chacun se renvoyant la responsabilité de son meurtre.
Dans ce thriller aseptisé de Erik Van Looy (La mémoire du tueur, 2003 et surtout Loft en 2008 dont Vertiges est le remake US), ce n'est pas tant l'enquête officielle opérée sur le mode de l'interrogatoire par la police criminelle que l'on suit, mais plutôt celle qui se déroule officieusement derrière les grandes baies vitrées du penthouse de la discorde. Car il va de soi que la bande, affublée de costumes slim fit (des fonctions taillées pour une élite n'ont jamais exclu la crapulerie, voir American Psycho), dégaine suffisante et tendance décomplexée à la misogynie, va tenter de remonter le fil de ses rencontres nocturnes respectives, sans un soupçon de solidarité.
Une investigation par points de vue interposés donc, organisée selon une série de flashbacks insupportables (avec greluches dénudées et pseudo femmes fatales en guise d'accessoires mystères), et au bout de laquelle les présumés coupables comme le meurtrier débusqué nous paraissent tous irrécupérables.