Vers un destin insolite sur les flots bleus de l'été
Porté par des idéaux communistes, Gennarino (Giancarlo Giannini) apprécie peu le comportement des passagers bourgeois qu’il promène à bord d’un yacht en Méditerranée. De plus, sa patronne Rafaella (Mariangela Melato) prend un malin plaisir à le rabaisser. Un jour, le matelot et son arrogante boss se retrouvent malencontreusement sur une île déserte.
À l’abri du monde et donc de ses préoccupations politico‑sociétales, Raffaela et Gennarino n’incarnent plus ce couple improbable que la logique de classe n’a cessé de mettre en conflit durant la première partie du film, à coups de rappels à l'ordre à propos de pâtes mal cuites ou de t‑shirts crasseux.
La diva donneuse d'ordres se retrouve pourtant démunie lorsque le moteur du canot tombe en panne, son employé Gennarino doit alors composer avec cette incarnation du cauchemar capitaliste, si ce n’est que la nature reprend ses droits dès leur arrivée sur l’île. La barrière hiérarchique saute au profit d’une idylle passionnelle. Durant cette parenthèse édénique (servie par une photographie incandescente extraordinaire), Raffaella convainc Gennarino le macho, le bestial, de sa sincérité. On embarque alors spontanément avec eux jusqu’à ce que le principe de réalité ne rattrape ce couple irréconciliable de la subversion.