Vermines
Kaleb, passionné d'animaux exotiques, fait l'acquisition d'une araignée et la ramène chez lui en banlieue parisienne. Celle-ci va réussir à échapper à sa vigilance et propager son espèce dans toute la tour. Placés à l'isolement, les habitants vont devoir survivre.
Un film d’araignées qui fait mouche
Pour son premier long métrage, Sébastien Vaniček impressionne de maîtrise, d’autant plus qu’il se confronte à un genre cinématographique rarement exploité dans l’hexagone : le film d’horreur à message social dans la grande lignée de La nuit des morts‑vivants et son sous‑texte sur le racisme de la société US des 70’s. Ici, on parle d’immigration et de banlieue, mais c’est tout comme.
En dehors des effets spéciaux réussis (du moins jusqu’à une certaine taille d’arachnides), ce qui frappe d’emblée dans Vermines, ce sont les cadrages et l’esthétisme très travaillés au service du sentiment d’enfermement ressenti par le quinté d’acteurs, tous très bons (Théo Christine, Sofia Lesaffre, Jérôme Niel, Lisa Nyarko et Finnegan Oldfield). Visiblement, Sébastien Vaniček connaît son Alien par cœur, et c’est tant mieux.
Une bonne toile de fond
Bien entendu, le titre du film est à double sens : les vermines sont autant les araignées qui envahissent la tour que ses habitants, du moins aux yeux de la société, ici symbolisée par les forces de l’ordre et un voisin antipathique. Tous deux malheureusement traités de façon bien (trop) manichéenne. L’un des gros écueils du film avec sa fin qui manque un peu d’emphase, et quelques scènes d’émotion hors de propos.
En dehors de ces détails, le film fonctionne dès son prologue assez inattendu qui colle parfaitement au message du film, et certainement à la vision du voisin sur l’immigration. Puis continue sur sa lancée avec un générique lorgnant vers celui de Lord of Wars, ici avec un petit message écolo. Pour se poursuivre par ce grand remplacement de l'homme par l'araignée…
Si le film distille un message fort, il n’oublie pas de nous faire frémir à coups de jump scare propres à nous faire bondir de notre fauteuil, et plus d’une fois. Après tout, c’est ce qu'on est venu chercher. D’une grande efficacité sans être pour autant super original, Vermines est un film dans lequel la tension ne retombe jamais pour le plaisir viscéral du spectateur venu se faire une petite frayeur. Bien proprette cela dit. On ne tombe jamais dans le gore. À part les arachnophobes, le film est visible par tout le monde. Sauf peut‑être les réfractaires aux joutes verbales à coups de vannes et sur‑vannes qui inondent toujours les films situés en banlieue.