par Jean-Baptiste Thoret
17 décembre 2009 - 12h56

Vengeance

année
2009
Réalisateur
InterprètesJohnny Hallyday, Sylvie Testud, Simon Yam
éditeur
genre
notes
critique
5
10
A

Francis Costello, un ancien tueur à gages devenu patron d'un restaurant (Johnny Hallyday), débarque à Macau afin de venger la mort de sa fille. Là, il embauche trois « hitmen » hyper-classes (dont Anthony Wong, génial) qui vont l’aider dans sa quête.

Mais Johnnie To sait trop combien le revenge movie est un genre miné, moralement douteux, pas assez ludique, et introduit au mitan du film une idée toute simple qui fait bifurquer son récit de la banale loi du Talion à une action surdéterminée (tuer un homme) en quête de motifs. Que signifie se venger lorsque l’on a oublié pourquoi ?

Sans atteindre le niveau d'Exilé ou du diptyque Election, Vengeance prouve une fois de plus l’élégance du cinéma de Johnnie To, sa capacité à atteindre l’air de rien l’os existentiel d’une histoire de gangsters comme on a vu des centaines, à renouveler les séquences canoniques du genre à partir d’un détail : dans un sous-bois, un gunfight rythmé par l’éclairage de la lune, des étiquettes autocollantes qui désignent l’ennemi, des polaroïds pour palier une mémoire qui flanche, etc. De ce point de vue, To frôle le sommet de son art et son Vengeance éblouit.

Rappelons aussi qu’Alain Delon aurait dû interpréter Francis Costello, quarante ans après le personnage homonyme du Samourai de Melville, l’un des cinéastes de chevet de Johnnie To. Chapeau mou, imper Burberry, mutisme glaçant, tout est là sauf le corps de l’acteur. Johnnie To a tenté de convaincre Delon, lequel s’est rétracté -l’amnésie progressive du personnage ayant, semble-t-il, été la cause principale de son désistement-. Delon atteint d’Alzheimer ? Pas question.

To s’est donc rabattu sur notre rocker national. Johnny a beau faire la gueule, singer les postures des héros fatigués du film noir, rien ne passe. Monolithe noir mais sans mystère. Au fond, Johnny n’a du charme, de la présence, que lorsqu’il sourit. Le reste du temps, il n’est que la version articulée de sa marionnette, incapable d’aimanter le moindre plan. Johnnie To semble d’ailleurs l’avoir compris. Mais trop tard. C’est le dernier plan du film : Costello à sa place, enfin, comme un enfant vieillard, attablé aux côtés d’une bande de gamins candides et rigolards.

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Tous publics
Prix : 29,99 €
disponibilité
12/12/2009
image
BD-50, 109', zone B
2.35
HD 1 080p (Mpeg4 AVC)
16/9 natif
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Anglais/Chinois DTS-HD Master Audio 5.1
sous-titres
Français
8
10
image
La photographie émerveille et les plans larges affichent un séduisant relief, mais la définition n'est pas plus percutante que cela. Reste à apprécier la vitalité des couleurs, le niveau de détail des gros plans et l'esthétique léchée du film.
8
10
son
Johnny qui double Johnny, c'est étrange. Cela dit, que soit l'une ou l'autre des versions, la dynamique des scènes d'action et des fusillades est phénoménale, les ambiances musicales joliment travaillées et le tout a plutôt fière allure.
2
10
bonus
- Making of en SD (10')
- Présentation du film à Cannes (15')
- Photos
- Bandes-annonces
Le making of est inutile, mais le reportage TV sur la présentation du film à Cannes offre une petite valeur ajoutée.
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