Vampire Diaries saison 1
Entre les préados de Twilight et True Blood, s'adressant principalement aux adultes avec son second degré assumé et ses scènes osées, l'interstice était mince pour imposer une nouvelle série à base de vampires et d'hémoglobine. Ne restait qu'une cible évidente avant de viser directement le troisième âge : les ados (et un peu plus).
Si Kevin Williamson et Julie Plec, les créateurs du show (ils ont respectivement à leur actif les séries Dawson et Kyle XY), empruntent aux deux univers précités certains éléments visuels et narratifs (avec référence à Bella de Twilight dès le début de la série), ils se basent avant tout sur la saga de romans Le journal d'un vampire de L. J. Smith, succès littéraire et gage de rallier à leur cause l'immense communauté de fans des romans.
L'histoire s'ouvre sur la petite ville de Mystic Fall, Virgine. Là, Elena et son jeune frère Jeremy s'apprêtent à faire leur rentrée au lycée après une longue absence. Orphelins depuis quelques mois, ils vont devoir se réadapter à leur univers et trouver de nouveaux repères. Et justement, deux éléments aussi inattendus que mystérieux attirent leur attention, Stefan et Damon Salvatore, deux frères étranges habitant seuls dans une vaste demeure faite de boiseries anciennes et de pièces secrètes. Elena se sent immédiatement attirée par l'un d'eux, et s'apprête à vivre à leurs côtés des aventures qu'on ne raconte que dans les livres…
Sorcellerie, vampires… Le mythe est connu mais trouve ici une certaine forme de modernité dans son traitement (des vampires lâchés au beau milieu d'un lycée et de la pop culture). Stefan lutte contre ses démons et ne chasse que les animaux de la forêt pour se nourrir, Damon hypnotise ses victimes qui ne retrouvent à leur réveil que d'infimes traces d'incisives à leur cou, quant aux poches de sang volées à l'hôpital, elles suffisent généralement aux plus affamés d'entre eux, même si quelques meurtres sont encore à déplorer… Même les vieux poncifs du genre sont jetés aux orties : plus d'ail qui ne tienne, encore moins de crucifies ou d'eau bénite. Nos ténébreux vampires se fondent à merveille dans le paysage, sifflent du whisky, marchent au grand jour et surfent sur Internet. Seulement voilà, à trop vouloir refouler leur vraie nature de prédateurs et des secrets vieux de plus d'un siècle, le retour de boomerang sera aussi rapide que dangereux…
Emmenée par un trio de comédiens tout droit sorti d'un défilé de mode (Nina Dobrev, Paul Wesley, Ian Somerhalder) et une histoire plutôt bien ficelée tissée sur plusieurs générations, cette première saison de Vampire Diaries tient contre toute attente ses promesses, laissant au vestiaire une partie (seulement) du bestiaire et de l'imagerie désuète habituelle. Du rythme, des rebondissements en pagaille, une sensualité latente et des scènes choc pour une série à consommer d'une traite, comme une goulée de sang frais.