Valmont
Adapté librement du célèbre roman de Choderlos de Laclos, Les liaisons dangereuses, Valmont connut un échec commercial cuisant lors de sa sortie en salles en 1989. Il faut dire que Stephen Frears, armé d’un séduisant casting (Glenn Close, John Malkovitch, Michelle Pfeiffer, Uma Thurman), l’avait devancé d’une petite année. Et pourtant. Les splendeur et décadence du microcosme aristo du XVIIIe siècle cultivent à travers le scénario de Jean‑Claude Carrière une légèreté mutine qui sera très vite remarquée.
Convoquant à la fois le marivaudage et l’humeur sadique de la période baroque, le drame en costumes de Milos Forman fonctionne parce qu’il implique les ressorts de la comédie de mœurs. Ainsi, l’innocente Cécile de Volanges (Fairuza Balk) cédant aux avances de Valmont, ne se pose plus en victime. Un mariage de raison peut excuser une idylle adultérine, un pari machiavélique mener à la perte ou à une extrême solitude.
Annette Bening et Colin Firth honorent à merveille les calculs délétères ainsi que l’élan libertin revendiqués par Madame de Merteuil et son célèbre partenaire.