Valhalla Rising, le guerrier des Ténèbres
Après la trilogie Pusher et Bronson, Nicolas Rinding Refn continue de tracer un sillon original, entre expérimentation et film de genre, et signe avec Valhalla Rising un long métrage plutôt radical qui fournira de l’eau au moulin de ses adorateurs comme de ses détracteurs.
Nous voici plongés dans des Highlands brumeux, au temps de Vikings. Là, un clan exploite un guerrier borgne (Mads Mikkelsen, « le Chiffre » dans Casino Royale) qui, un jour, parvient à s’affranchir. Secondé d’un jeune garçon, One Eye, c’est son nom, croise la route de Catholiques en quête de Jérusalem. Il embarque avec eux pour un voyage au cœur des Ténèbres.
Nicolas Rinding Refn se prend visiblement pour Werner Herzog, voue un culte sans borne au monolithe de 2001 et a dû revoir en boucle la dernière partie d’Apocalypse Now. Mais le résultat, sorte d’esbroufe post‑moderne volontairement indéchiffrable, ressemble à du John Milius (Conan le Barbare) qui se prendrait pour Terence Mallick, avec son lot de clichés auteuristes et populos (toute cette imagerie de la virilité poisseuse, avec guerriers barbares pataugeant dans la boue et décapitant à tour de bras) et sa philosophie de bazar qui, à force d’épaissir le mystère (d’où vient ce guerrier ? Est‑il un Messie ou un Diable ?), sombre dans le pense‑très‑bête. Plutôt ridicule et pompeux. On préférera se réserver pour son dernier film, Drive.