Une vie violente
Corse. Stéphane (Jean Michelangeli) décide de rentrer au pays pour l’enterrement de son ami d’enfance, assassiné la veille même. Originaire de Bastia, le jeune clandestin se remémore son passé de petit bourgeois cultivé jusqu’à son basculement dans la délinquance et le radicalisme politique.
Second long métrage de Thierry de Peretti (Les Apaches, 2013), Une vie violente doit son titre à un roman de Pier Paolo Pasolini publié en 1959. C’est dire l’influence italienne qui nourrit cette ambitieuse chronique criminelle dans laquelle un étudiant bastiais intègre le groupe Armata Corsa de son plein gré. Nous sommes en 2001, le mouvement crée deux ans plus tôt se revendique comme indépendantiste et rompt littéralement avec le FLNC dont il soupçonne la proximité avec les élus locaux.
Au rebours du film de gangster classique attendu, le cinéaste s’engage sur une voie didactique et théâtrale, préférant les conciliabules préparatoires à la violence programmée des règlements de comptes. Filmés avec distance, les épisodes explosifs et les exécutions n’interpellent pas autant que ces réunions secrètes au cours desquelles des hommes investis déclament (au sens théâtral pur) leurs théories indépendantistes et scellent le destin de leur île de beauté.