par Carina Ramon
14 mars 2017 - 09h00

Une vie entre deux océans

VO
The Light Between Oceans
année
2016
Réalisateur
InterprètesMichael Fassbender, Alicia Vikander, Rachel Weisz, Jack Thompson, Bryan Brown
éditeur
genre
notes
critique
5
10
A

Portrait de Tom et Isabel, un couple cimenté par un secret trop lourd à porter, au beau milieu de l'océan. L'histoire d'un coup de foudre, d'un enfant providentiel (pas le leur) et d'une déchirure dont il est impossible de se remettre.

 

Si la fin du film ne vous fait pas verser une micro‑larmichette, la musique d'Alexandre Desplat le fera. En un mot, vous êtes cuit. On a pourtant resisté autant qu'on a pu. Pas question de nous faire avoir par ce mélo de Derek Cianfrance (on connaît l'immense talent du Monsieur, voir Blue Valentine et The Place Beyond the Pines) qui coche à la perfection toutes les cases du genre, et même au‑delà : couple sublime, amours passionnées, isolement insulaire, tragédies à répétition, lourd secret enfoui.

 

Les sentiments sont ciselés, poussés dans leurs derniers retranchements, les envolées aussi belles que sauvages, les paysages grandioses, propices à l'introspection, la méthode de filmage immersive et naturaliste. D'indéniables points forts pourtant englués dans un tempo d'une lenteur excessive et un hermétisme étouffant. Les deux personnages occupent tout l'espace, tout le temps.

 

Une overdose de Tom et Isabel dans tous leurs états que Derek Cianfrance semble toujours vouloir enfermer, et nous avec. Lacrymal certes, mais plombant. 

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blu-ray
cover
The Light Between Oceans
Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
06/02/2017
image
BD-50, 132', zone B
2.35
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Français Audiodescription
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
sous-titres
Français, français pour sourds et malentendants
10
10
image

Entrelacs de nuances beiges et grises, le film profite d'une palette naturelle sauvage et intense, balayée par les embruns, le vent et le soleil froid de l'hiver. La photographie est sublime, claire, éclairée de façon totalement naturelle (quelques passages sombres un peu dansants, logique) et pourtant réalisée dans des conditions difficiles, l'équipe ayant été quasiment coupée du monde.

 

En HD, le rendu est d'une infinie précision, livrant des gros plans au plus proche des tourments, de la peau, des yeux, des visages, ni trop roses, ni trop blancs. Une grande réussite doublée d'un savoir‑faire indéniable sur toutes les étapes de fabrication de ce disque Blu‑Ray définitivement haut de gamme. 

10
10
son

Le vent et le roulis peuvent rendre fou. La musique d'Alexandre Desplat complètement mélancolique. L'ensemble crée les conditions idéales pour un drame intime au design sonore à la fois brut et raffiné. Un classicisme qui a tendance à appuyer là où ça fait mal, au moment où il faut. Attendu certes, mais tellement bien fait, sans doute référentiel dans le genre.

 

Et si les mixages VO et VF sont identiques, pour ce qui est du jeu des comédiens, la sensibilité de Michael Fassbender et Alicia Vikander valent le détour. Le reste de temps, les tempêtes font trembler les murs de la pièce, dispatchent moult détails acoustiques autour de nous, font tinter tous les objets et fracassent les gouttes de pluie sur le caisson de basses. Autant d'éléments qui s'entre‑mêlent avec classe et clarté. 

5
10
bonus
- Commentaire audio du réalisateur en VO non sous-titrée français
- Making of (17')
- Le phare (5')

Le making of revient avant tout sur la méthode de travail singulière du réalisateur, qui immerge littéralement ses comédiens sur le plateau. Un espace qu'ils appréhendent bien en amont du tournage, où ils logent (en fait, des caravanes juste derrière le phare), vivent, cuisinent, élèvent des poules, des chèvres… On apprend aussi que la caméra peut tourner plus de 45 minutes en laissant évoluer les acteurs dans cet espace de liberté. Alicia Vikander raconte d'ailleurs son arrivée peu banale sur le tournage, d'abord mise à l'écart dans un hôtel sur le continent, puis filmée non‑stop lors de sa découverte réelle de l'île. 

 

Le petit module sur le phare en lui‑même nous offre une carte postale de Cape Cambell en Nouvelle‑Zélande (le roman à l'origine du film ne proposait pas de lieu précis).

 

Grosse déception pour le commentaire audio en revanche, en anglais uniquement.

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