Une vie entre deux océans
Portrait de Tom et Isabel, un couple cimenté par un secret trop lourd à porter, au beau milieu de l'océan. L'histoire d'un coup de foudre, d'un enfant providentiel (pas le leur) et d'une déchirure dont il est impossible de se remettre.
Si la fin du film ne vous fait pas verser une micro‑larmichette, la musique d'Alexandre Desplat le fera. En un mot, vous êtes cuit. On a pourtant resisté autant qu'on a pu. Pas question de nous faire avoir par ce mélo de Derek Cianfrance (on connaît l'immense talent du Monsieur, voir Blue Valentine et The Place Beyond the Pines) qui coche à la perfection toutes les cases du genre, et même au‑delà : couple sublime, amours passionnées, isolement insulaire, tragédies à répétition, lourd secret enfoui.
Les sentiments sont ciselés, poussés dans leurs derniers retranchements, les envolées aussi belles que sauvages, les paysages grandioses, propices à l'introspection, la méthode de filmage immersive et naturaliste. D'indéniables points forts pourtant englués dans un tempo d'une lenteur excessive et un hermétisme étouffant. Les deux personnages occupent tout l'espace, tout le temps.
Une overdose de Tom et Isabel dans tous leurs états que Derek Cianfrance semble toujours vouloir enfermer, et nous avec. Lacrymal certes, mais plombant.