par Carole Lépinay
01 mai 2017 - 19h50

Une vie

année
2016
Réalisateur
InterprètesJudith Chemla, Jean-Pierre Darroussin, Yolande Moreau, Swann Arlaud, Finnegan Oldfield, Nina Meurisse
éditeur
genre
notes
critique
7
10
A

À peine sortie du couvent, Jeanne Le Perthuis des Vauds (Judith Chemla), l’unique fille d’aristocrates normands, épouse Julien de Lamare (Swann Arlaud), un jeune vicomte désargenté. Naïve et docile, Jeanne ne tarde pourtant pas à pâtir des désillusions du mariage.


Après un manifeste remarquable sur la condition ouvrière dans La loi du marché, Stéphane Brizé décide de remonter le temps et s’empare d’un classique de la littérature du XIXe siècle. De Maupassant, il retiendra les panoramas désolés de la côte normande, une mélancolie figée face à la fraîcheur révolue de l’enfance, illustrée par des flashbacks solaires du foyer parental ou à travers la posture contemplative de son héroïne. Les séquences méditatives derrière la fenêtre de la propriété familiale se répètent, la rivant ainsi à une sorte de passivité existentielle, jalonnée de drames et de trahisons.


Prometteuse dans Camille redouble (Noémie Lvovsky, 2012) et le drame de Mikhaël Hers, Ce sentiment de l’été, Judith Chemla interprète le rôle poignant de cette jeune ingénue écorchée par la vie.

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Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
28/03/2017
image
BD-50, 119', zone B
1.33
HD 1 080p (AVC)
4/3
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1 (mono d'origine)
Français DTS-HD Master Audio 2.0 (mono d'origine)
Audiodescription
sous-titres
Français pour sourds et malentendants
5
10
image

Les partis pris de Stéphane Brizé sont clairs : cadrage 1.33, caméra portée comme toujours en décalage, éclairage à la bougie pour le respect des conditions de l'époque, personnages filmés au naturel, sans grosse armada technique. Le résultat est à saluer, singulier, quasi documentaire. Reste que l'on peine à se satisfaire complètement de cette ambiance parfois complètement bouchée (voire noire sur certains plans), en manque de précision et de piqué, agrémentée de pas mal d'ombres sur les visages. Une image qui a les défauts de ses qualités. On aimera, ou pas.

7
10
son

Avec sa captation mono d'origine dénuée d'artifices et d'effets réalisés en post‑production (cf. bonus), le film affiche une fraîcheur rare avec une belle mise en valeur du bois qui crépite dans l'âtre, du vent, des vagues et de tous ces bruits qui rythment le quotidien de Jeanne. Le 5.1 peut alors s'avérer intéressant, ainsi que sur les notes de piano. Sur la piste stéréo, place aux détails et aux dialogues, toujours clairs et captés de manière très réaliste. 

7
10
bonus
- Du roman au film, entretien avec Stéphane Brizé (26')
- Fabriquer Une vie, entretiens avec Antoine Héberlé (directeur de la photographie) et Pascal Jasmes (chef-opérateur son) (18')
- Bande-annonce

Admirateur de Maupassant, Stéphane Brizé commente le processus exigeant de l'adaptation. Pour ce faire, il mentionne les règles de dramaturgie défendues par le romancier qui coïncident parfaitement avec les siennes. Son plus gros défi étant de ne jamais faire expliquer la psychologie des personnages par eux‑mêmes ou d'autres, leurs seules actions sondant bien mieux leur nature profonde. Le recours à l'ellipse ‑ce non‑temps cinématographique comme il le caractérise‑ devient paradoxalement indispensable pour concentrer la chronologie dense du roman. 

 

Antoine Héberlé et Pascal James dépeignent quant à eux tout le dispositif technique mis en œuvre (le respect des acoustiques, l'éclairage à la bougie, la caméra portée, le cadrage 1.33) afin de crédibiliser au maximum le cadre de vie ainsi que l'atmosphère du XIXe siècle. 

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