Une vie
À peine sortie du couvent, Jeanne Le Perthuis des Vauds (Judith Chemla), l’unique fille d’aristocrates normands, épouse Julien de Lamare (Swann Arlaud), un jeune vicomte désargenté. Naïve et docile, Jeanne ne tarde pourtant pas à pâtir des désillusions du mariage.
Après un manifeste remarquable sur la condition ouvrière dans La loi du marché, Stéphane Brizé décide de remonter le temps et s’empare d’un classique de la littérature du XIXe siècle. De Maupassant, il retiendra les panoramas désolés de la côte normande, une mélancolie figée face à la fraîcheur révolue de l’enfance, illustrée par des flashbacks solaires du foyer parental ou à travers la posture contemplative de son héroïne. Les séquences méditatives derrière la fenêtre de la propriété familiale se répètent, la rivant ainsi à une sorte de passivité existentielle, jalonnée de drames et de trahisons.
Prometteuse dans Camille redouble (Noémie Lvovsky, 2012) et le drame de Mikhaël Hers, Ce sentiment de l’été, Judith Chemla interprète le rôle poignant de cette jeune ingénue écorchée par la vie.