Une folle envie
Durant toute la durée de cette Folle envie, on se dit que le cinéma français se porterait un peu mieux le jour où, à côté des films raffinés (mais trop rares) de Le Gay ou Hazanavicius, il cesserait de produire ce type de comédie sans âme, à peine plus inspirée qu’un téléfilm familial et consensuel diffusé en prime‑time le dimanche soir.
Ici, deux acteurs sur le déclin (Clovis Cornillac et Olivia Bonamy) se retrouvent devant la caméra de Bernard Jeanjean (J’me sens pas belle, 2004) dans la peau d’un couple de trentenaires heureux mais sans relief qui, un jour, décide d’avoir des enfants. Mais neuf mois plus tard, Yann et Rose ne voient toujours rien venir. D’où la question qu’ils sont les seuls à se poser : comment fait‑on les bébés ?
À partir d’un argument aussi creux, Jeanjean ne parvient jamais à choisir son registre : film sérieux qui se veut comique et vice‑versa, Une folle envie reste indécis jusqu’au bout. Des séquences animées visuellement atroces, le surgissement d’un couple de libertins dont on imagine très vite qu’ils finiront par donner un coup de main (voire plus) aux deux tourtereaux, un scénario qui patine en quête d’un véritable enjeu, bref, un film largement dispensable.