par Carole Lépinay
18 décembre 2018 - 10h00

Under the Silver Lake

année
2018
Réalisateur
InterprètesAndrew Garfield, Riley Keough, Wendy Vanden Heuvel, Riki Lindhome, Jeannine Cota, Chris Gann
éditeur
genre
notes
critique
10
10
label
A

Los Angeles. Sam (Andrew Garfield), la trentaine, mène une existence oisive tout en rêvant de célébrité. Il fait la connaissance de Sarah (Riley Keough), une nouvelle locataire qui disparaît subitement du jour au lendemain. Débute une enquête obsessionnelle pour le jeune Californien, jalonnée de rencontres étranges et parfois déconcertantes.


Structuré comme un jeu de pistes qui opte davantage pour de déroutants chausse‑trapes qu’une résolution dispensable de l’énigme, Under the Silver Lake impose son contenu hybride à la face cachée, puis aussitôt sa représentation distordue de la Cité des Anges. Car derrière le miroir déformant d’une réalité diluée dans l’imagerie fantasmatique de Hollywood ‑de Hitchcock à Brian de Palma, de Raymond Chandler à Thomas Pynchon‑ l’investigation de Sam, glandeur biberonné à la pop culture (les références grouillent jusqu’à saturation), le rive inexorablement à ses projections (délires ?) désincarnées.

 

La faute à Hollywood, sans aucun doute, laquelle a le pouvoir magique ou maléfique de donner des fêtes spectaculaires qui s’achèvent dans un cimetière, de travestir des starlettes au quotidien (après ses castings, l’amie de Sam déboule chez lui, habillée en infirmière ou tenue folklo), de rappeler sa solitude à un top‑model en larmes postée devant son écran, déconnectée du monde et pourtant « matée » par un drone. À travers cette séquence de voyeurisme indirect (l’ami de Sam pilote l’appareil), le masque tombe et le glamour apparent ne fait que dissimuler un travers désenchanté. La Cité des Anges abrite autant d’âmes errantes (Sam le premier) que de fantômes du cinéma, elle fabrique des cauchemars pop et lunaires quand elle ne partage plus les rêves.


Quatre ans après son remarquable It Follows, David Robert Mitchell accouche d’un chef‑d’œuvre en trompe‑l’œil fascinant, à découvrir d’urgence.

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blu-ray
cover
Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
12/12/2018
image
BD-50, 139', zone B
2.35
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Français Audiodescription
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
sous-titres
Français (imposé sur la VO), Français pour sourds et malentendants
8
10
image

Les références graphiques et cinéphiles pleuvent, les ambiances, les décors, les appartements, le stylisme, tout vous ramènera à Hollywood (version interlope) même si vous n'y avez jamais mis les pieds. Jouant avec cette imagerie gravée sur pellicule, David Robert Mitchell façonne une image aussi riche que singulière, fourmillant de plans divers et variés, de scènes choc, de décors délicieusement rétro et de couleurs glacées. Un entre‑deux entre rêve et réalité dénué de défaut, aux contrastes parfaits et savamment éclairé pour un impeccable master Blu‑Ray et une photographie aux antipodes de la production actuelle. 

8
10
son

Aussi luxuriant d'un point de vue sonore que visuellement, Under the Silver Lake propose une mine d'informations plutôt discrètes éparpillées sur les enceintes arrière. Un jeu de piste halluciné qui en dit long sur la plongée psychédélique proposée par le réalisateur. Sans en faire des tonnes, en jouant avec les détails, le positionnement des effets et les ambiances, sa partition accompagne à merveille ce délire pop et cool. Cerise sur le gâteau, le score hybride signé Disasterpeace qui ne ressemble à aucun autre. Tout comme le film. En un mot, atmosphérique.

0
10
bonus
- Aucun

Aucun bonus, juste incompréhensible.

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