Uncharted
À l'origine du film de Rubin Fleisher, la franchise de jeux vidéo créée par le studio Naughty Dog pour Sony Interactive dont le premier épisode sorti en 2007 sur PS3 (Uncharted : Drake's Fortune) a immédiatement suscité l'intérêt des gamers. Au fil des épisodes (six à ce jour), Uncharted est devenu un monument du jeu d'aventures et son héros Nathan Drake, mi‑Indiana Jones mi‑James Bond, la figure tutélaire d'une chasse au trésor faite de contrées inexplorées et de rencontres musclées. Soit le rêve de gosse d'à peu près 100% de la population mondiale.
Un Tom Holland métamorphosé
Après des tonnes de revirements et autres annulations (casting, réalisateurs…), le film de Fleisher (Zombieland 1 & 2, Venom 1 & 2) arrive enfin en 4K UHD. Il met en scène la rencontre de Nate Drake (Tom Holland, qui a bien travaillé ses squats et tout le reste), jeune serveur‑voleur de haut vol, et son futur ami et mentor Victor Sullivan (Mark Wahlberg) qui en sait bien plus sur la disparition mystérieuse du frère de Drake qu'il ne veut bien le dire. Entre attraction et répulsion, les voilà partis dans les sous‑terrains de Barcelone, bientôt rejoints par d'autres concurrentes de haut vol. Qui bosse pour qui ? Qui fera équipe et qui trahira l'autre pour arriver à ses fins ? Entre coups fourrés et énigmes à résoudre façon Club des Cinq, Drake et Sullivan se retrouvent bientôt dans de périlleuses situations, l'occasion de scènes en CGI à couper le souffle extrêmement fidèles à certains temps forts des jeux, mais dont les influences sont si visibles que le film peine parfois à trouver sa propre voie.
Renaissance pelliculée
Les Goonies, la saga Pirates des Caraïbes ou Indiana Jones… tous ces modèles sont malgré tout parfaitement assumés et intègrent même le récit via des citations des personnages plutôt bien vues. Ce qui bloque en revanche à ce stade, c'est la cible plutôt jeune du public visé par Sony et cette torpeur qui a sérieusement tendance à coller à tous ces héros hyper‑testostéronés capables d'exploits monstres mais quasi tous asexués. Une sagesse qui fait tâche dans le décor, sans parler d'un manque de crédibilité permanent qui ne semble gêner absolument personne. Un plan donne toutefois de l'espoir : celui où le jeune orphelin réalise qu'il prend goût à sa nouvelle vie de baroudeur et enfile son iconique Holster au ralenti, sapé exactement comme dans les jeux. Nathan Drake renaît ainsi sur grand écran et aiguise notre curiosité pour le futur.