Un village presque parfait !
Saint-Loin-la-Mauderne, petit bourg fictif des Hautes‑Pynénées, se meurt de la désertification depuis qu'une usine de fumage de saumon a mis la clé sous la porte. Tout le monde ou presque survit désormais grâce au système D et au RMI.
Dans la microscopique agence des services publics du village, encore tenue par Henri (Denis Podalydès), avant qu'un guichet automatique finisse par avoir sa peau, c'est la file indienne tous les premiers lundis du mois pour espérer améliorer un quotidien déjà bien terne. Germain (Didier Bourdon), le maire du village, n'est pas mieux logé et sait mieux que quiconque le sentiment d'humiliation ressenti par ses administrés et amis. Et l'Europe dans tout ça ? Bonne question ! Seule condition à une éventuelle aide pour relocaliser une usine, la présence d'un médecin à l'année.
C'est ainsi que s'apprête à débarquer, contraint et forcé, un jeune médecin arrogant en mocassins nubuck et pantalon pastel (Lorànt Deutsch). Pour lui plaire, les habitants de Saint‑Loin‑la‑Mauderne ont une poignée de jours devant eux pour ripoliner leur village, se faire passer pour des joueurs de criket avertis (la grande passion du docteur) et peaufiner leur stratégie pour berner le citadin, quitte à dépasser les bornes.
La fin du film est connue dès le départ, d'autant qu'il s'agit là d'une resucée du film canadien La grande séduction, mais les dialogues et le jeu de toute la petite troupe se montrent suffisamment savoureux pour passer un bon moment (mention spéciale à Élie Semoun en faux fan de techno… encore une marotte du médecin). Une belle brochette de comédiens au service du bon sens terrien et populaire.