Un petit boulot
Jacques Scoran (Romain Duris) a tout perdu quand son usine a fermé : sa compagne, ses meubles, sa vie. Acculé et criblé de dettes, il accepte la proposition d'un homme d'affaires véreux local : tuer sa femme contre belle rémunération. À l'instant fatidique, la victime le reconnaît. Un point de départ aussi tragique que désopilant qui va donner le ton de cette comédie grinçante sur un tueur à gages doté d'une sacrée veine (du débutant sans doute). Rarement on aura vu descente aux enfers vécue avec autant d'aplomb et de malice. Et pour la morale, on l'aura compris, il faudra repasser.
Adapté du roman de Iain Levison et divinement scénarisé par Michel Blanc que l'on retrouve dans la peau du commanditaire ripoux (il faut le voir en maillot de foot et tatanes parler froidement du prochain hère à occire), Un petit boulot a tout de la pépite qui n'en a pas l'air avec ses anti‑héros de la cambrousse prêts à tous les arrangements après quelques bières et pourvu que ça rapporte.
Après L'arnacœur (2010), Pascal Chaumeil (décédé juste après le tournage) offrait de nouveau à Romain Duris un rôle sur mesure, fantasque, tragique et tendre à la fois. Le total opposé d'Alex Lutz, très bon lui aussi, venu lui pourrir la vie en tant que délégué d'une multinationale de la pompe à essence. À chacun ses scrupules, ou pas. Amateurs de décalage, Un petit boulot est pour vous. Les autres aussi. À ne pas louper en vidéo.