27 janvier 2025 - 18h00

Un parfait inconnu

VO
A Complete Unknown
année
2025
Réalisateur
InterprètesTimothée Chalamet, Monica Barbaro, Edward Norton, Elle Fanning
éditeur
genre
sortie salle
29/01/2025
notes
critique
8
10
A
© 2024 Searchlight Pictures All Rights Reserved
© 2024 Searchlight Pictures All Rights Reserved
© Macall Polay
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© Macall Polay
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© Macall Polay
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Les premières années de Bob Dylan, de son arrivée à New York en quête de gloire comme chanteur folk en 1962, à 19 ans, jusqu’à son passage à l’électrique en 1965.

 

Une pierre qui roule

Autant prévenir tout de suite : si vous êtes allergique à la musique folk, à Bob Dylan ou à Joan Baez en particulier, passez vite votre chemin. Le film de James Mangold, adapté de l’ouvrage Dylan Goes Electric d’Elijah Wald, est indubitablement réservé aux fans ou a minima aux curieux. Il est long, prend (vraiment) le temps d’installer son histoire et ses enjeux. Timothée Chalamet est aussi exécrable que son modèle, tandis que Monica Barbaro est aussi solaire que le sien (Joan Baez) et les standards folk, omniprésents. Médiator sur la gratte, au final, le film raconte surtout l’histoire ‑pour paraphraser Joan Baez dans le film‑ d’un « gros connard de génie ».


Difficile donc d’entrer en empathie avec le héros, d’autant plus que, comme le résume bien le titre (et la chanson culte), Bob Dylan restera insondable, même à la fin du film. Ce n’est d’ailleurs pas le propos, le film (qui sort le 29 janvier 2025 au cinéma) se veut davantage une évocation d’une époque en ébullition créative et d’un tournant musical majeur du siècle dernier. Dans Un parfait inconnu, c’est sans doute plus le mythe et ce qu’il représente que l’homme en lui‑même qui intéresse le réalisateur et son acteur vedette. Chalamet, tout en moues boudeuses, a bien compris qu’il ne rendrait pas Dylan sympathique. Il a certainement intégré ce que la figure de Dylan représente pour le XXᵉ siècle. Un siècle que ce dernier a indubitablement transformé en cassant des codes archaïques, ici superbement incarnés en la personne de Pete Seeger.


Le chanteur, malheureusement un peu trop oublié (interprété de façon géniale par Edward Norton), retrouve ici la place qui lui est due dans la culture contemporaine. Véritable passeur entre deux époques, Seeger fut l’étincelle qui alluma la flamme Dylan. Malheureusement, certainement au détriment de la sienne qui s’est peu à peu éteinte avec le temps.

 

Les temps changent
Belle réflexion sur la sempiternelle guerre entre les anciens et les modernes, et sur les étiquettes implacables engendrées par la célébrité, le film dresse le portrait d’un homme contradictoire, autant autocentré qu’égoïste. Sans jamais chercher à le juger ou à le réhabiliter, ni par son scénario ni par l’interprétation de Chalamet, le film conserve intact le mystère Dylan.


Ce charme si particulier, ravageur et énervant à la fois, que l’acteur a magnifiquement su capter, est au cœur du film. Il est difficile d’y résister, Sylvie Russo (Elle Fanning), Joan Baez et Pete Seeger en firent les frais… sans rancune. Du pur génie !

 

Souffler dans le vent

Avec Walk the Line, James Mangold avait déjà démontré son talent pour raconter les grands noms de la musique (Johnny Cash, très présent ici aussi) et leur part d’ombre. Il avait su plonger le spectateur dans une époque et surtout sa musicalité. Vingt ans plus tard, il n’a visiblement rien perdu de cette maîtrise. D’autant plus que les progrès techniques et la confiance accrue de ses producteurs lui ont permis d’élever son art encore davantage. La reconstitution des 60’s est incroyable (Greenwich Village, le festival de Newport…). La photographie du film, signée Phedon Papamichael, offre une image magnifique qui plonge le film dans une sorte de perpétuel été indien de toute beauté, à défaut d’être réaliste. Et bien sûr, le traitement sonore est tout bonnement bluffant.

 

On passera tout de même rapidement sur les prouesses vocales de l’acteur principal. De toute façon, Dylan n’a jamais été surnommé The Voice non plus. Le film est bercé par des chansons intemporelles, remises en contexte sans pour autant être surinterprétées. Elles sont généralement jouées dans leur intégralité, ce qui ne gâche rien.

 

Véritable hommage à une œuvre plus qu’à un homme, ce Parfait inconnu est probablement la meilleure explication pour qui ne comprend pas encore le phénomène Dylan et ce qu’il représente pour la culture américaine et la musique. Comment, à la fois, il a popularisé le folk, puis explosé les barrières musicales à coups de textes intemporels.

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