Un homme pressé
Alain Wapler (Fabrice Luchini) est un homme pressé. PDG d’une célèbre société automobile, il consacre toute son énergie à son travail, et ce, même si un matin son corps commence à lancer des petits signaux de détresse. Quelques réunions et coups de fil plus tard, le quinquagénaire est victime d’un AVC, rapidement pris en charge aux urgences, il s’en sort avec des séquelles plus ou moins invalidantes.
Librement adapté du roman autobiographique de Christian Streiff, ex‑PDG de PSA (J’étais un homme pressé, 2014), le film d’Hervé Mimran (le premier sans sa collaboratrice Géraldine Nakache, Tout ce qui brille, Nous York) relate l’histoire d’une seconde vie, et à travers elle, l’opportunité pour Luchini, amoureux transi de la langue française, d’expérimenter des passages à vide (un licenciement express) quand ils ne sont pas carrément dyslexiques (skywhi pour whisky), ou de proposer une version d’Au clair de la lune à sa façon. La langue qui fourche à cause d’un cerveau qui flanche (la zone du langage a été touchée), l’acteur s’adonne à des compositions nominales extravagantes, lesquelles apparaissent parfois comme des ressorts humoristiques mécaniques un peu trop appuyés.
D’ailleurs, on devine facilement la résolution d’un tel basculement, car coutumier des aventures humaines heureuses et douillettes, le réalisateur va permettre à son personnage de se retrouver (et se reconstruire) sur les chemins de Compostelle. Pourquoi pas ?