Un Français
Nous sommes dans les années 80. Marco et ses potes skinheads prennent un malin plaisir à semer la terreur autour d'eux, à courser les Arabes, les Noirs et les homos, à répandre leur haine dès qu'ils le peuvent, bombers sur le dos et Doc Martens aux pieds.
Après la mort d'un des leurs lors d'une bagarre avec des punks et face aux accès de violence de ses copains, Marco décide de prendre de la distance avec cet univers et tente de retrouver le droit chemin. Une rédemption loin d'être simple quand on traîne autant de casseroles...
Un Français, c'est donc le destin d'un skinhead, des années Mitterrand à nos jours, en passant par 98 et la victoire de la France Black/Blanc/Beur lors de la Coupe du Monde de football.
Diastème, le réalisateur, a le mérite de traiter sans tabou un sujet rare au cinéma et de montrer comment les politiques manipulent tous ces jeunes en manque de repères et d'éducation, et comment se répand sournoisement la haine.
Alban Lenoir porte (presque) à lui seul le projet sur ses épaules grâce à la fois à ses transformations physiques (on le découvre sec, joues creusées et crâne rasé avec une tête à faire peur au début, pour finir barbu, chevelu et ventripotent, le regard triste) et à son interprétation habitée.
Violent et âpre, Un Français est un film salutaire qui capte immédiatement l'attention.