Un couple parfait
Subjuguante. Captivante. Magnétique. Trois qualificatifs qui ne s'adressent malheureusement pas à la série de Susanne Bier (la série The Night Manager, l'énorme carton Netflix Bird Box avec Sandra Bullock, The Undoing avec Nicole Kidman, déjà), mais bien à Nicole Kidman elle‑même, dont le jeu raffiné est toujours là mais dont la plastique et le visage totalement lisse et restructuré questionnent à ce point qu'il devient difficile de détacher son regard et de se concentrer sur autre chose, comme hypnotisé.
Trop beaux pour être vrais ?
Certes, la comédienne de 57 ans est sublime, sa silhouette ressemble à celle d'une toute jeunne femme, mais il faut bien le dire à un moment, son image, aussi splendide soit‑elle, n'a plus rien à voir avec celle du mitan de sa carrière (Eyes Wide Shut, Stanley Kubrick, 1999), encore moins des débuts (Calme blanc, Phillip Noyce, 1989), pour ne citer que deux exemples. Depuis quelque temps, seules ses coiffures, très marquées (un carré lisse dans Expats, une grande frange dans Big Little Lies, un ondulé vaporeux dans Lioness) changent d'un rôle à l'autre.
Et dans Un couple parfait, le reste de la distribution pose aussi question. La quête de jeunesse éternelle d'Isabelle Adjani nous obnubile au moins autant qu'elle. Quant au visage de Liev Schreiber, on espère que la couleur rose avinée de sa peau est due au maquillage pour ce rôle, dont le seul point commun avec celui de sa série culte Ray Donovan est le fait qu'il y boit beaucoup.
Un mariage bien ennuyeux
Autant dire que sous le vernis des apparences, c'est le vernis qui demeure, indélébile, comme ancré dans les chairs. On ne voit même plus que cela. Et c'est sans doute la réussite (la seule ?) de Susanne Bier pour sa série, qui tourne à fond sur le thème du paraître et du fake pour cette parodie de whodunit en 6 épisodes (sous‑genre policier, contraction de « who (has) done it », « qui l'a fait ? ») qui fait pschitt à l'heure de la grande révélation (qui a tué la bimbo le jour du mariage le plus chic de la petite île de Nantucket ?).
Un casting all stars qui surjoue en permanence, des décors et un stylisme de rêve tendance chou à la crème auxquels on ne croit jamais, surtout, un scénario basique déjà vu mille fois, et en mieux. Rendez‑nous Jessica Fletcher (Arabesque, avec Angela Lansbury).