Un beau dimanche
Le vendredi qui précède le week‑end de l’Ascension, Baptiste Cambière (Pierre Rochefort), un jeune instituteur vacataire, récupère la garde de Mathias, un de ses élèves. Il faut dire que le père de Mathias (Olivier Loustau) est davantage préoccupé par ses déplacements en province que par le bien‑être de son rejeton. Les voici parcourant les plages du Sud‑Ouest et Mathias (Mathias Brezot) décide de faire une visite surprise à sa mère (Louise Bourgoin), saisonnière dans un restaurant. Endettée, menacée par des créanciers, celle-ci se met en tête de rejoindre l’Espagne pour leur échapper. Mais Baptiste lui propose de l’aider.
Une jeune femme dont on ignore à peu près tout, une escale dans un Étap Hôtel, soit l’occasion de se rapprocher pour mieux mettre les voiles… Mais très vite, cette piste scénaristique tendue vers le polar emprunte les méandres inattendus de la chronique filiale.
Car en renouant (sous la contrainte de l’urgence pécuniaire) avec sa famille bourgeoise, Baptiste doit malgré lui faire face à un passé qu’il s’est évertué à occulter jusque dans la nature même de ses ambitions professionnelles. Enseigner aux jeunes enfants, ne jamais s’enraciner au même endroit lui valent par ailleurs les attaques conformistes de son jeune frère, expert dans la finance. Sandra, dont la dégaine et la condition sont à des années‑lumière de ces notables pétris d’orgueil, s’immisce dans ce cadre bourgeois, incarnation vivante des aspirations de Baptiste, affranchi de son ancienne vie.
À noter, la présence charismatique de Dominique Sanda, l’actrice révélée par Robert Bresson dans Une femme douce (1969).