Tyler Rake 2
Chris Hemsworth, visage fermé et œil torve, rempile dans cette suite de Tyler Rake encore plus pétaradante que la première, où les cascades prennent le pas sur tout le reste.
Cette suite était d’autant plus inattendue qu’à la fin de son premier opus, le héros (Chris Hemsworth) mourrait. Problème, le film ayant fait les audiences faramineues que l'on sait sur Netflix, il a bien fallu trouver une astuce pour poursuivre l'aventure. Alléchés par l’odeur du dollar, la plateforme, la production et l'acteur principal ont donc très vite annoncé une suite à venir.
Et Tyler sauvé des eaux
La résurrection commence avec une séquence qui a certainement été aussi vite écrite qu’elle est expédiée à l’écran. En moins d’une minute chrono, au‑delà de toute vraisemblance, Monsieur Rake est vivant, point barre. Bon d’accord, et après ? Après Monsieur Rake entame sa convalescence dans la forêt en coupant du bois. En même temps on le comprend, après douze balles dans le corps dont une dans le cou, une chute de 15 m, une noyade et un coma, rien ne vaut une hache et des bûches pour bien se requinquer.
Puis comme sans doute écrit sur le truc qu’on appelait autrefois un scénario, Idris Elba vient le chercher pour lui proposer une nouvelle mission. Comme il est impliqué personnellement dans cette nouvelle mission de sauvetage, Monsieur Rake va sauter sur l’occasion pour reprendre du service et refaire des pompes : « Je suis une légende maintenant ». C’est lui qui le dit.
Trop de cascades tue les cascades
Une fois sur place (une prison serbe), Sam Hargrave, l’ancien cascadeur passé réalisateur, dégaine le point d’orgue de son film : un faux plan‑séquence de plus 20 minutes où tous les efforts consentis par le très impliqué Chris Hemsworth pour faire des roulades et distribuer des bourre‑pifs sont inversement proportionnels à ceux du responsable des effets spéciaux, visiblement incapable de masquer les raccords numériques presque tous visibles. Totalement gratuit et injustifié narrativement, on peine à déceler autre chose que l’aspect démonstratif de cette séquence tellement mécanique et chorégraphiée qu’on a l’impression d’entendre les acteurs compter avant de bouger, et qui, en dehors de filer la nausée à force de répéter les mêmes mouvements, n'apporte strictement rien au genre.
Ajoutez à cela un montage incohérent qui accumule les erreurs de raccords, un récit froid sans âme ni histoire, sans émotion ni enjeux si ce n’est reproduire à l’identique les péripéties du premier film, et vous obtenez 121 longues minutes de vie perdue. La seule chose qui change avec le premier film, c’est le final. Cette fois‑ci, la production a pris grand soin de baliser une suite à cette suite déjà improbable. Au point où on en est, ce n’est plus très grave, le fond est proche et la sensation de s’être fait faire les poches par tout ce beau monde persiste au‑delà du film, heureusement déjà oublié, lui.