Twelve
White Mike (Chase Crawford, le beau gosse de Gossip Girl) serait un ado comme les autres si la cicatrice laissée par la mort prématurée de sa mère se refermait un jour… En attendant, il croise de temps à autres son homme d'affaires de père et délaisse son école privée de l'Upper East Side à New York pour s'adonner à une activité lucrative qui lui demande que peu d'implication émotionnelle : dealer du Twelve, une drogue surpuissante et dévastatrice. De fêtes à trois briques dans les quartiers chics aux bouges minables de ses fournisseurs (dont celui de Lionel, alias Curtis « 50 Cent » Jackson), White Mike gère sa petite affaire comme un pro, tout en tentant de renouer avec son amie d'enfance, qui ne brûle que pour lui. Seulement, le temps d'une nuit, tout va changer.
Joel Schumacher (Phone Game) a le don de capter des ambiances, une sorte d'instantanéité et d'immédiateté qui collent parfaitement à la détresse d'une certaine jeunesse, qu'elle soit dorée ou pas. Ici, nos fêtards ne vivent que dans l'instant, s'enivrent à en perdre la tête, s'envoient en l'air avec le premier venu et se shootent collectivement pour oublier leur mal‑être. Soit ripoliner le vernis des apparences, comme on leur a toujours appris.
En adaptant le roman du jeune Nick Mc Dowell façon Gossip Girl et en privilégiant une esthétique de papier glacé plutôt facile (on est loin de la noirceur de Requiem for a Dream ou de la série Breaking Bad sur un sujet proche), Schumacher livre la descente aux enfers d'une bande de jeunes que les parents (absents de leur vie, donc du film) ont oubliés d'aimer et de protéger. Entre attraction et autodestruction, Joel Schumacher ne tranche pas, mais le pouvait‑il ?