Tusk
Wallace Bryton (Justin Long) est un célèbre podcaster américain, dont l’humour grinçant ne connaît pas de limite. À l’affût de sujets toujours plus mordants, il embarque pour le Canada et part à la rencontre d’un vieil homme, jamais en rade d’anecdotes croustillantes. Bientôt, la sympathique entrevue va prendre une tournure complètement inattendue…
Succédant à la bombe corrosive Red State (2011), dans lequel un groupe de catholiques illuminés considérait l’extrémisme comme la norme, Tusk passe de la folie collective à celle d’un seul homme. Howard Howe (Michael Parks, troquant son rôle de pasteur contre celui d’un ancien baroudeur un brin siphonné, n’en demeure pas moins excellent), dont le manque de liens humains et une aventure de jeunesse, à la fois traumatique et grotesque, se livre à des expérimentations pour le moins singulières.
Ainsi, après quelques interventions chirurgicales express (il faut dire que le vieux roublard n’en est pas à sa première victime), Wallace se retrouve dans la peau d’un morse. Cependant, la cloison entre sa récente humanité et sa métamorphose n’en est que plus illusoire, dans la mesure où se débattant contre sa propre masse de tissus organiques, il grogne, se nourrit de poisson, végète près d’un bassin mais laisse couler une larme, qui révèle finalement son appartenance à un entre‑deux déroutant.
Individu goguenard et sans scrupule dans son ancienne vie, Wallace, désormais coincé dans un parc, fait enfin preuve de sensibilité, belle leçon d’animalité !