par Carole Lépinay
27 avril 2015 - 10h39

Tusk

année
2014
Réalisateur
InterprètesMichael Parks, Justin Long, Genesis Rodriguez, Haley Joel Osment, Johnny Depp, Ralph Garman
éditeur
genre
notes
critique
5
10
A

Wallace Bryton (Justin Long) est un célèbre podcaster américain, dont l’humour grinçant ne connaît pas de limite. À l’affût de sujets toujours plus mordants, il embarque pour le Canada et part à la rencontre d’un vieil homme, jamais en rade d’anecdotes croustillantes. Bientôt, la sympathique entrevue va prendre une tournure complètement inattendue…

Succédant à la bombe corrosive Red State (2011), dans lequel un groupe de catholiques illuminés considérait l’extrémisme comme la norme, Tusk passe de la folie collective à celle d’un seul homme. Howard Howe (Michael Parks, troquant son rôle de pasteur contre celui d’un ancien baroudeur un brin siphonné, n’en demeure pas moins excellent), dont le manque de liens humains et une aventure de jeunesse, à la fois traumatique et grotesque, se livre à des expérimentations pour le moins singulières.

Ainsi, après quelques interventions chirurgicales express (il faut dire que le vieux roublard n’en est pas à sa première victime), Wallace se retrouve dans la peau d’un morse. Cependant, la cloison entre sa récente humanité et sa métamorphose n’en est que plus illusoire, dans la mesure où se débattant contre sa propre masse de tissus organiques, il grogne, se nourrit de poisson, végète près d’un bassin mais laisse couler une larme, qui révèle finalement son appartenance à un entre‑deux déroutant.

Individu goguenard et sans scrupule dans son ancienne vie, Wallace, désormais coincé dans un parc, fait enfin preuve de sensibilité, belle leçon d’animalité !

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Tous publics
Prix : 14,99 €
disponibilité
11/03/2015
image
BD-50, 101', zone B
2.40
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
Audiodescription
sous-titres
Français, anglais, anglais pour sourds et malentendants, arabe
8
10
image
Kevin Smith n'y va pas de main morte et nappe son film de contrastes solides, de couleurs tranchées, de noirs profonds et cela sans rien sacrifier au relief, à la profondeur et à la netteté. Les très nombreuses séquences de pénombre fonctionnent à merveille. Froid et déroutant, mais solide. Pour info, le film a été tourné en Caroline du Nord, tout comme les séries Banshee et Homeland. Un style commun, semble‑t‑il.
7
10
son
Bavard mais jamais mou côté son. La scène sonore plutôt frontale ne marquera pas les esprits, mais ne présente pas de gros défauts techniques non plus. Juste un manque d'ampleur et de richesse acoustique, c'est une question de partis pris. Gare aux doublages de la VF.
8
10
bonus
- Commentaire audio du réalisateur/scénariste Kevin Smith
- Scènes supplémentaires (8')
- 20 ans pour Tusk (25')
- Making of (42')
- Podcast animé (2')
- Podcast original (30')
Nous sommes gâtés avec une vraie interactivité portée par le réalisateur lui‑même. Non seulement le commentaire de Kevin Smith est un délice (hyper‑bavard, décomplexé et enflammé, cela fait plaisir à entendre…), mais en plus, c'est la fête avec les autres modules revenant sur une carrière hors norme, un style à part et un franc‑parler salvateur. Podcast du réalisateur à l'origine du film, tournage détaillé, travail avec les comédiens, stimulation due au réel manque de budget, l'apport de Clerks dans sa carrière, Hollywood… ce sale gosse du cinéma nous épate.
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