True Lies
Depuis dix‑sept ans, Harry fait croire à sa famille qu'il est représentant, alors qu'il est un agent secret aguerri que sa femme trouve bien fade. Un jour, il découvre qu'un minable se faisant passer pour espion la courtise.
Espion mais pas trop
True Lies n’est pas un projet initié par James Cameron et cela se sent dans sa filmographie. Ce remake testoteroné du film de Claude Zidi La totale au budget délirant, à l’époque de 120 millions de dollars, est au mieux un divertissement géant rempli d’action et d’humour mais creux, au pire : pas vraiment un film à la hauteur de son réalisateur. La réponse se trouve sans doute un peu entre les deux, mais force est de constater que c’est plus un film d’Arnold Schwarzenegger millésime 90’s qu’une œuvre comparable à Titanic, Abyss ou Avatar. Sans parler des deux premières collaborations Schwarzenegger/Cameron : Terminator 1 et 2.
Mais il faut bien avouer qu’en termes de film d’action familial, True Lies reste un mètre étalon qui ne se déprécie pas, même avec le poids du temps. Le grand barnum d’action est toujours aussi bluffant, trente ans après sa sortie. Difficile de faire mieux que la scène avec Schwarzy sur un avion de chasse essayant de protéger sa fille. Un must de gros n'importe quoi et de kiff de spectateur.
L’humour du film, quant à lui, est intemporel car très familial, on rit de bon cœur devant les mines clownesques du couple en crise montré dans le film. Même si au final, la scène qui marque est celle du strip‑tease hilarant de la sublime Jamie Lee Curtis…
Mensonges par omission
Il est dommage tout de même que True Lies se cantonne au cartoon, il y avait tant à faire, au point qu’une suite fut un temps envisagée. Mais le 11 septembre est passé par là et rire avec des terroristes était devenu moyen, moyen. Ce n’est sans doute pas un hasard si Disney+ a développé le film en série l’an dernier. Le pitch de départ est béton et promet un combo gagnant : quiproquo, action et valeurs familiales. Mais rien de plus.
On aurait rêvé de la part du duo Cameron/Schwarzy, surtout à ce moment de leur collaboration, au moins une réflexion sur la violence, l’Entertainment ou les valeurs promues par ce genre de film. Malheureusement, ça, c'était l’année d’avant (1993) dans Last Action Hero, et ce n’était pas Cameron ni à la caméra ni au scénario, mais John McTiernan…